Politique du secteur santé pour la nutrition2016-2025, Organisation mondiale de la santé, 2015

Politique du secteur santé pour la nutrition2016-2025, Organisation mondiale de la santé, 2015

Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

Auteur : Organisation mondiale de la santé

Type de publication : Rapport

Date de publication : 2015

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Priorités de santé au Bénin

D’après le Plan de Développement Sanitaire du Bénin (2014-2018), cinq domaines prioritaires ont été ciblés pour les interventions en matière de santé :

  • La réduction de la mortalité maternelle et infantile, la prévention, la lutte contre la maladie et l’amélioration de la qualité des soins ;
  • La valorisation des ressources humaines ;
  • Le renforcement du partenariat dans le secteur et la promotion de l’éthique et de la déontologie médicale;
  • L’amélioration du mécanisme de financement du secteur ;

Le renforcement de la gestion du secteur. Bien que la nutrition n’ait pas encore été positionnée comme un domaine prioritaire, socle de toutes les interventions en santé, plusieurs programmes et interventions prioritaires (interventions sensibles à la nutrition) du ministère de la santé pourraient contribuer ou servir d’opportunité à l’amélioration de l’état nutritionnel des populations à savoir : – la promotion de l’hygiène et de l’assainissement de base : par la viabilisation et l’assainissement du milieu et la communication pour un changement de comportement ; – l’amélioration de la santé de la reproduction : par la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale, la lutte contre la mortalité infantile et juvénile et la promotion du planning familial ; – la lutte contre la maladie : les maladies prioritaires les IST/VIH/SIDA, le Paludisme et la Tuberculose ; – la lutte contre les autres maladies transmissibles ; – la lutte contre les maladies non transmissibles ; Politique du secteur santé pour la nutrition – l’amélioration de la disponibilité des médicaments de bonne qualité à coût réduit ; – la promotion des explorations diagnostiques et de la sécurité transfusionnelle.

Santé de l’enfant

Selon l’annuaire des Statistiques Sanitaires 20143 , les cinq premiers motifs de consultation dans les formations sanitaires chez les enfants de moins de cinq ans étaient:

  • le paludisme 45,1% des cas de consultation et d’hospitalisation ;
  • les affections respiratoires aigües (18,2%) ;
  • l’anémie (8,2%) ;
  • les autres affections gastro-intestinales (6,5%) ;
  • la diarrhée (4,8%).

Dans cette tranche d’âge, les principales causes de décès demeurent le paludisme grave (37%), l’anémie (7,6%), les affections respiratoires (6,5%), la malnutrition (6,1%) et la diarrhée (2,5%). Chez les enfants, le paludisme et l’anémie représentent à eux seuls plus de la moitié (62,7%) des cas hospitalisés.

Mortinatalité

La proportion de grossesses qui aboutissent à un mort-né par rapport aux naissances vivantes était estimée à 2,3% en 2013. Ce taux peut s’expliquer notamment par le non-respect par les femmes du nombre de visites prénatales recommandées par l’OMS. b) Mortalité infantile Dans l’ensemble, la mortalité infantile demeure élevée, 67‰ en 2006 (EDS III), et est plus prononcée en zones rurales et dans les milieux les plus pauvres.

Les enfants de moins de 1 an vivant en milieu rural (81‰) courent plus de risque de décéder que ceux vivant en milieu urbain (59‰) à Cotonou (67‰). On remarque que le taux de mortalité infantile dans le quintile des familles les plus riches est de moitié inférieur à celui des autres familles. Toute chose étant égale par ailleurs, les familles les plus riches présentent une meilleure accessibilité financière (achat des soins et des médicaments) et peuvent plus facilement que les autres avoir de l’eau potable, une alimentation plus équilibrée et un cadre de vie plus sain.

Santé de l’adolescent et du jeune

Cette tranche d’âge est caractérisée par les comportements à risque et la sexualité précoce qui expliquent leur vulnérabilité aux IST/VIH/SIDA. Les adolescentes ont une fécondité élevéeà 19 ans, plus de quatre femmes sur dix (44%) ont déjà au moins un enfant ou sont enceintes. La moitié des femmes donne naissance à leur premier enfant avant l’âge de 19,9 ans.

Dans cette tranche d’âge, les principales causes de décès demeurent le paludisme grave (37%), l’anémie (7,6%), les affections respiratoires (6,5%), la malnutrition (6,1%) et la diarrhée (2,5%). Chez les enfants, le paludisme et l’anémie représentent à eux seuls plus de la moitié (62,7%) des cas hospitalisés

Parmi les femmes, la moitié a déjà contracté une union avant 18,6 ans. En atteignant 17,8 ans la moitié des femmes a déjà eu des rapports sexuels. Mais en dehors de ces problèmes (les IST, le VIH/SIDA, les grossesses précoces et/ou non désirées, les avortements à risque, les mutilations génitales féminines), les adolescents (jeunes garçons et jeunes filles) sont en général confrontés à des causes des problèmes courants de santé tels les problèmes de nutrition, les accidents et violences, la consommation d’alcool ou autres substances nocives, et autres pratiques néfastes à leur santé.

Cependant, il faut noter que les décès liés aux problèmes de violence sont plus fréquents chez les jeunes garçons alors que les problèmes de la maternité et du VIH causent plus de décès chez les jeunes filles. Concernant la morbidité des adolescents, la santé mentale devient une priorité émergente de santé publique.

Santé de la mère

Selon les données de l’EDSB III, le taux de mortalité maternelle était de 397 femmes pour 100.000 naissances vivantes en 2006. En 2013 ce ratio de mortalité maternelle s’établissait à 355,5 pour 100.000 naissances vivantes (RGPH4) avec 288,7 pour 100.000 naissances en milieu urbain et 367 pour 100 000 naissances pour le milieu rural, soit des risques de décès maternel plus considérables en milieu rural qu’en milieu urbain. Le ratio de mortalité intrahospitalière4 était de 152,3 pour 100.000 naissances vivantes.

Depuis 2001, on ne constate pas de changement important dans le suivi prénatal, la proportion de femmes ayant reçu des soins prénatals étant passée de 87% en 2001 à 88% en 2006 et à 86% en 2011-2012.

La proportion de femmes dont l’accouchement s’est déroulé dans un établissement de santé est passée de 76% en 2001 à 78% en 2006 puis à 87% en 2011-2012.Durant la même période, la proportion de femmes dont l’accouchement a été assisté par un prestataire de santé formé est passée de 74% en2006 à 81% en 2011-2012.

Dans l’ensemble, 51% des femmes ont reçu des soins postnatals dans les 48 heures suivant la naissance de leur enfant, conformément aux recommandations. À l’opposé, dans 6% des cas, l’examen a eu lieu assez tard, c’est-à-dire entre 3 et 41 jours.

Plusieurs facteurs favorisent cette situation et les causes des décès sont : – l’environnement social ou culturel actuel, les accouchements à domicile, la faible accessibilité des services de maternité, le dépistage insuffisant des grossesses à risque, lesuivi insuffisant du travail d’accouchement à travers la non maîtrise des trois retards (prise de décision, évacuation et prise en charge) et l’insuffisance des ressources financières ; – les causes médicales directes : Hémorragie 25%, dystocies 10%, Complication HTA sur grossesse 13%, complication d’avortement 13%, anémies et les infections sévères 14% ; – les causes médicales indirectes : 25% (Diabète, Drépanocytose et Cardiopathie…).