Plateau

Plateau

Une région du Sud-Bénin, le département du Plateau est voisin du département de l’ouémé qui abrite la capitale Porto-Novo. Il est à 40 minutes de Cotonou. Plusieurs événements culturels caractérisent ses peuples dont le culte Oro. Ces célébrations ancestrales ayant suivi le peuple depuis le Nigéria.

SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le Plateau est un département dans la partie méridionale du Bénin. Il a une superficie de 3.264 km², soit environ 3% du territoire national pour une population totale de 407.116 habitants et une densité de 125 hab/km². Le département du Plateau est limité au Nord par le département des Collines, à l’Est par la République Fédérale du Nigéria, à l’Ouest par le département du Zou et au Sud par le département de l’Ouémé. Il est peuplé de Nagot, Yorouba, Holli, Fon, Mahi, etc[1].

ASPECT DEMOGRAPHIQUE

La population du département du Plateau en 2002 était de 407 116 habitants dont 213 981 femmes et 193 135 hommes. Elle est passée à 622 372 habitants selon le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitation de 2013. La densité de population de cette entité territoriale est passée de 124,7 habitants au km2 en 2002 à 191 habitants au km² en 2013. Cette densité varie considérablement à l’intérieur du département entre 89 habitants au km² dans la commune de Kétou à 459 habitants au km2 dans celle d’Ifangni. Le rapport de masculinité y est passé de 90,3 hommes pour 100 femmes en 2002 à 93,1 hommes pour 100 femmes en

4 2013. Toutes ses communes ont plus franchi la barre de 100 000 habitants : Adja-Ouèrè (116 282 habitants), Ifangni (110 973 habitants), Kétou (157 352 habitants), Pobè (123 677 habitants) et Sakété (114 088 habitants). La population est composée essentiellement des ethnies majoritaires comme les Yoruba et Apparentés (68,7%), et les Fon (29,0%). Les populations du Plateau sont essentiellement catholiques (24,6%), musulmans (18,6%) et Autres Chrétiens (15,8%)[2].

ASPECT ECONOMIQUE

Les branches d’activités les plus dominantes dans ces différentes communes sont d’abord Agriculture, Pêche et Chasse ensuite le commerce, restauration et l’hébergement et enfin, les Industries manufacturières. Dans la première branche d’activité Agriculture, Pêche et Chasse, la commune de Kétou se place en tête avec environ 66%, suivi d’Adja-Ouèrè (59%) et Pobè (58%). On retrouve également la population active du plateau dans le commerce, restauration et hébergement notamment dans la commune de Sakété (38,3%) et d’Ifangni (34,9%).

Au niveau des Industries manufacturières c’est la commune d’Ifangni qui occupe la première place avec 17,1% suivie de Sakété (12,7%)[3]. Dans chacune des communes, les ménages agricoles dirigés par les hommes sont supérieurs à ceux dirigés par les femmes. Néanmoins, le nombre de ménages agricoles dirigés par les femmes est plus important dans la commune de Kétou (1 262) et de Pobè (1 022) comparativement aux autres[4].

ASPECT CULTUREL

La diversité des sites touristiques et des monuments, les lieux de culte aussi différents les uns des autres, les palais royaux, les musées, témoignent du potentiel culturel diversifié du Bénin[5] et principalement du Département du Plateau. Le palais royal, la porte magique de Kétou, la rivière sacrée Eka et les festivités centrées autour des divinités telles que « Oro, Oduduwa, Egun… » et la fête des masques « Guèlèdè », sont des atouts touristiques par excellence[6].

La divinité ORO est une pratique religieuse propre à la communauté de Agbodjèdo des Aguégué. Le culte à cette divinité se fait lors d’une cérémonie annuelle. Elle dure 16 jours qui après la consultation du fâ, nécessite des rituels qui sont accompagnés des objets cultuels. Mais l’accès à cette divinité est exclusivement réservé aux initiés et n’a jamais d’adeptes mais il existe des praticiens. La divinité ORO serait devenue une pratique sociale et religieuse pour la communauté de Agbodjèdo, grâce à l’ancêtre GBESSOUNON qui serait migré d’OYO à Affamè puis s’installa finalement dans ce village.

L’ancêtre assis dans sa chaise un soir, et sa femme à son côté entrain de découper le bois pour préparer, a dû couper une portion qui donna une détonation. Etonné de cette détonation, il a dû donner une force très magique à cette portion avec d’autres ingrédients qui est devenue une divinité très sacrée et inaccessible[7].

Fabriqués dans le pays, par des initiés, sur la demande du chef de la société concernée, les masques Guèlèdè sont utilisés pour marquer différents moments forts de la vie de la société de masques notamment les cérémonies annuelles des fétiches, celles de l’initiation des nouveaux adhérents, les fêtes agricoles, l’exorcisme des mauvais esprits, la guérison et des cérémonies de divertissement. Dans ce dernier cas, le porteur du masque se conduit comme un fou / un bouffon qui doit faire rire le public.  Il faut toutefois noter que cette dernière pratique ne signifie pas pour autant qu’il rompt avec le monde des esprits[8].

La porte magique représente encore de nos jours le symbole de l’identité de la commune de Kétou. Considérée comme étant un précieux patrimoine pour les habitants de Kétou, « La Porte magique » retrace un pan de la glorieuse histoire de cette ville du département du Plateau. Le nom de cette porte magique en Yoruba est : Akaba-Idénan. Un mot composé de « Akaba » signifiant en français porte et de « Idénan » qui veut dire « qui barre la voie.

Selon la légende, cette porte serait revenue d’elle-même après avoir été enlevée en 1887 par le Roi Glèlè d’Abomey d’alors qui avait réussi à conquérir le royaume de Kétou. Selon les nombreux témoignages, cette porte marquait l’entrée principale menant à la cité autrefois protégée par un profond fossé, long de 15 km. Les mêmes sources rapportent que la porte est en réalité double. La première dite « Porte mâle » donne sur l’extérieur de la ville. La seconde sur l’intérieur, c’est la « Porte femelle ». Il s’agit en effet d’un bâtiment carré construit autour d’une cour centrale.

C’est en quelque sorte le dernier témoignage architectural des stratégies de défense des peuples et communautés Yoruba. Il faut rappeler que la porte est protégée par une puissante divinité hermaphrodite. L’histoire rapporte que cette divinité a empêché à plusieurs reprises la pénétration des troupes ennemies à Kétou, pendant les guerres contre le royaume d’Abomey[9].

Organisation administrative

L’Administration territoriale de la République est assurée par les autorités et services déconcentrés de l’Etat et par les collectivités territoriales décentralisées dans le cadre défini par la loi. Il est créé au Bénin une collectivité décentralisée dénommée la commune. D’autres collectivités décentralisées peuvent être créées par la loi selon les textes qui régissent l’administration territoriale. C’est ainsi que la loi n° 2013-05 du 27 mai 2013 portant création, organisation, attributions et fonctionnement des unités administratives locales en République du Bénin a créée entre autres pour le compte du département du plateau 362 villages et quartiers de ville.

Commune d’Adja-Ouèrè : Superficie : 550km2 ; 06 arrondissements ; 76 villages.

Commune d’Ifangni : Superficie : 242km2 ; 06 arrondissements  et  69 villages.

Commune de Sakété : Superficie : 425km2 ; 06 arrondissements  et  80 villages.

Commune de Kétou : Superficie : 1775km2 ; 06 arrondissements  et  79 villages.

Commune de Pobè (Préfecture) : Superficie : 400km2 ; 05 arrondissements  et  58 villages.


[1] Ministère de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale, « Département du Plateau », https://decentralisation.gouv.bj/departement-du-plateau/

[2] Institut National de la Statistique et de L’analyse Economique (INSAE), Cahier des villages et quartiers de ville du département du Plateau (RGPH-4, 2013), Août2016, pp. 3-4, https://insae.bj/images/docs/insae-statistiques/enquetes-recensements/RGPH/1.RGPH_4/resultats%20finaux/Cahiers%20villages/Cahier%20des%20villages%20et%20quartiers%20de%20ville%20Plateau.pdf

[3] Institut National de la Statistique et de L’analyse Economique (INSAE), Cahier des villages et quartiers de ville du département du Plateau (RGPH-4, 2013), Août2016, p. 4

[4] Ibid, p. 5

[5] GBEMETONOU Jacques, Gestion du Patrimoine socioculturel et cultuel de la Commune de Avrankou, Mémoire de Maîtrise, 2016, 79 Pages, https://www.grin.com/document/432529

[6] Voir « Département du Plateau », https://missionbenin.ch/departements-du-benin/plateau/

[7] Patrimoine Bénin, « ORO/ divinité, Rituel lié à la divinité ORO, Aire(s) culturelle(s)Yoruba-Nago », http://patrimoinebenin.org/index.php/recherche-images/1472-oro-divinite-rituel-lie-a-la-divinite-oro-aire-s-culturelle-s-yoruba-nago  

[8] Voir « Les masques Guèlèdè du Bénin », https://originalfoundblog.com/2017/03/06/les-masques-guelede-du-benin/

[9] Le Trafic, « Bénin : L’extraordinaire histoire de la porte magique Akaba-Idénan de Kétou », http://letrafic.com/benin-lextraordinaire-histoire-de-la-porte-magique-akaba-idenan-de-ketou/