Plan directeur national de lutte contre les maladies tropicales négligées 2016–2020, ministère de la santé de la république du Bénin, 2016

Plan directeur national de lutte contre les maladies tropicales négligées 2016–2020, ministère de la santé de la république du Bénin, 2016

Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

Auteur: Direction nationale de la santé publique, programme national de lutte contre les maladies transmissibles

Organisation Affiliée : Ministère de la santé de la république du Bénin

Type de publication: Rapport

Date de publication : 2016

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Analyse de la situation du système de santé

Structuration du système de santé au Bénin

Le système de santé du Bénin sera abordé au travers de sa pyramide, le secteur privé et partenariat public-privé, la collaboration intra et intersectorielle. La pyramide sanitaire Le système national de santé a une structure pyramidale calquée sur le découpage territorial.

Il comprend trois niveaux différents que sont : · le niveau central ou national ; · le niveau intermédiaire ou départemental ; · le niveau périphérique. Au niveau central, les prestations de services sont assurées par les structures ci-après : le Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU-HKM), le Centre National de Pneumo-phtisiologie, le Centre National de Psychiatrie, le Centre National de Gérontologie, l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant Lagune (HOMEL).

Au niveau départemental, les prestations des services de santé sont assurées par cinq Centres Hospitaliers Départementaux (CHD), quatre centres de dépistage et de traitement de l’Ulcère de Buruli (CDTUB), huit centre de traitement anti Lèpre (CTAL) et un centre de Pneumophtisiologie. Au niveau périphérique, les prestations de services de santé sont assurées par vingt-sept (27) Hôpitaux de Zone (HZ), cinq cent soixante et onze (571) centres de santé complets, cent dix-huit (118) dispensaires isolés, cent treize (113) maternités isolées et cinquante-neuf centres de santé confessionnels.

Le secteur privé et le partenariat public-privé Le secteur privé en République du Bénin comprend trois composantes : § Le secteur privé libéral ; § Le secteur privé à vocation humanitaire (confessionnel, associatif, ONG, coopératif à but non lucratif) ; § Le secteur pharmaceutique ; Le secteur pharmaceutique au niveau des produits médicaux. L’offre des soins de santé des secteurs privés et libéraux est prépondérante Actuellement il existe un cadre de concertation entre le secteur public et le secteur privé, créé par arrêté n° 4139 du 13 mai 2005.

Plusieurs actions notamment le renforcement des compétences du personnel soignant du privé dans les domaines de la prévention des infections et dans la prise en charge des patients ont été engagées. Ces actions ont été réalisées grâce au concours de l’état et des partenaires au développement. Des hôpitaux privés sont érigés en hôpitaux de zone et bénéficient de ce fait de l’appui technique et financier de l’état.

Par ailleurs, plusieurs formations sanitaires privées participent à la collecte des données de statistique sanitaire. La collaboration intra et intersectorielle La collaboration au sein du secteur de la santé ainsi que celle avec les autres secteurs, les privés, les communautés, n’est pas encore optimale pour favoriser l’offre et la demande des services et soins de santé de qualité. La coordination du secteur demeure encore faible malgré les efforts d’alignement aux priorités nationales .Le cadre de concertation ne fonctionne pas encore de façon optimale. Les structures techniques (Commissions et Groupes de Travail) chargés de fournir la matière n’ont pas été pleinement fonctionnelles.

Dans le cadre du partenariat intra sectoriel, il est utile de signaler que l’endémie palustre est partout et que le réseau de distribution qui sera mis en place dans le cadre du traitement de masse des MTN pourra servir de tremplin au programme paludisme dans le cadre de l’atteinte de ses objectifs. Il est important de faire remarquer que la distribution des antiparasitaires à large échelle contribue à l’atteinte des objectifs du PNLP en ceci que ce traitement prévient l’anémie et prépare à mieux affronter les accès palustres

Le profil sanitaire du Bénin

Le profil sanitaire sera abordé à travers les affections les plus fréquentes et la situation de l’hygiène et de l’assainissement

Les maladies les plus fréquentes

En 2014, les dix affections les plus fréquentes dans la population générale sont : le paludisme (40,6%), les infections respiratoires aiguës (12,9%), les affections gastro-intestinales (6,6%), les lésions traumatiques (4.6%), les anémies (3.9%), les diarrhées (2.8%), les affections dermatologiques (2.1%), l’hypertension artérielle (1,4%), les douleurs abdominales basses (1.4%), la conjonctivite (1.0%), autres affections (22.7%).

Hygiène et assainissement

Sur le plan de l’hygiène et de l’assainissement, l’annuaire statistique 2014 mentionne que les départements de l’Alibori, et de l’Ouémé sont les plus salubres avec respectivement des taux de salubrité de 93,47% et 64,23%.Par contre, les départements de l’Atacora, des Collines et du Borgou regorgent de maisons insalubres avec des taux d’insalubrité respectifs de 73,26% ; 57,84% et 57,46%.

But et priorités du système de santé

Le Ministère de la Santé est chargé de mettre en œuvre les politiques définies par le gouvernement en matière de santé. Dans ce cadre, il initie les actions de santé, planifie, coordonne et contrôle la mise en œuvre des activités qui en découlent.

Le niveau central est le premier responsable de la conception et de la mise en œuvre des actions découlant des politiques précitées (Cf. Décret N°2005–191 du 14 avril 2005). Pour y parvenir le Ministère de la Santé se dote de Plan National de Développement Sanitaire (PNDS). Le plan actuel cours de 2009 à 2018.

De façon générale l’objectif du PNDS est d’ « améliorer l’état de santé de la population béninoise sur la base d’un système intégrant les populations pauvres et indigentes » Il s’agit de façon spécifique : d’assurer un accès universel aux services de santé et une meilleure qualité des soins pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ; ? de renforcer le partenariat pour la santé ; d’améliorer la gouvernance et la gestion des ressources dans le secteur santé.

La volonté de lutter contre les maladies et donc contre les Maladies Tropicales Négligées est clairement affirmée dans le domaine stratégique N° 1 du PNDS : « la réduction de la mortalité maternelle et infantile, la prévention, la lutte contre les maladies et l’amélioration de la qualité des soins ».

 Analyse du système national de santé

L’analyse du système de santé se fera à travers les six piliers du système que sont la gouvernance, le financement, les ressources humaines pour la santé, les prestations de service, le système d’information sanitaires, les technologies et produits médicaux. a) La gouvernance du secteur santé Le Ministère de la Santé est structuré en 3 niveaux à savoir : le niveau central, le niveau Intermédiaire ou Départemental et le niveau périphérique.

 Niveau central

Le niveau central est constitué du Cabinet du Ministre, du Secrétariat Général qui compte 4 Directions Centrales, 7 Directions techniques, des Programmes Spécialisés, des Agences spécialisées et 6 Hôpitaux nationaux. Il a une responsabilité normative et de régulation, de prestation de soins tertiaires.

Il définit les politiques, les stratégies, les normes et les directives. Il assure un appui conseil, le contrôle de conformité et le suivi de la mise en œuvre dans les départements. L’ensemble des programmes nationaux de lutte contre les MTN est sous la tutelle de la Direction Nationale de la Santé Publique.

Niveau intermédiaire

Il regroupe les Directions Départementales de la Santé (DDS) qui sont au nombre de 6 (une Direction Départementale regroupant deux nouveaux départements). Elles sont chargées de la mise en œuvre de la politique sanitaire définie par le gouvernement, de la planification et de la coordination de toutes les activités des services de santé, et d’assurer la surveillance épidémiologique dans les départements.

Niveau périphérique

Le niveau périphérique représente l’entité opérationnelle la plus décentralisée du système de santé. C’est le niveau d’intégration de toutes les activités. Il est constitué des zones sanitaires qui regroupe chacune, une ou plusieurs communes.

Le Bénin compte 34 zones sanitaires réparties sur toute l’étendue du territoire national. Une zone sanitaire est constituée d’un réseau de services publics de premier contact (UVS, maternités et dispensaires isolés, CSA, CSC) et des formations sanitaires privées, le tout appuyé par un hôpital de première référence public ou privé (hôpital de zone), et destiné à desservir une aire qui abrite entre 100.000 et 200.000 habitants.

La réorganisation en zones sanitaires a pour finalité l’amélioration des conditions socio sanitaires de la population habitant des espaces géographiques bien définis. Elle vise à: – améliorer la qualité des services de santé de base et de première référence ; 20 – améliorer la viabilité des services socio sanitaires ; – favoriser la décentralisation et la participation communautaire ; – Développer le partenariat avec le secteur privé. b) Le financement du secteur santé

Le financement de la santé se fait essentiellement sur les ressources intérieures (60,4 milliards en exécution) ; les ressources extérieures (29,1 milliards) et les ressources communautaires localisées (7 milliards). Le ratio prévisionnel du Budget secteur santé sur Budget Général de l’Etat en 2015 est de 7,1 %

Les ressources humaines pour la santé

Le développement du secteur de la santé s’appuie sur les prestations d’un personnel insuffisant et mal réparti eu égard aux différents ratios. La gestion du personnel de santé est confrontée aux problèmes suivants : · La concentration du personnel dans les centres urbains au détriment des centres ruraux ; · Le manque de personnel spécialisé; · Le vieillissement du personnel de la fonction publique en général. Sur le plan national, on note d’une part l’insuffisance du personnel de santé, et d’autre part sa répartition inégale sur le territoire.

En 2014, on comptait 1,5 médecins pour 10 000 habitants avec des extrêmes entre 0,1 (Alibori) et 6,5 (Littoral). Au niveau des paramédicaux, on note 2,4 infirmiers pour 5 000 habitants (0,9 à 4,1) et 2,9 sage-femme pour 5 000 Femmes en Age de Procréer (0,9 à 6,6).

Les prestations de service

L’accès de la population aux soins de santé est l’une des priorités des autorités sanitaires Les raisons économiques constituent l’un des principaux problèmes d’accessibilité aux 21 soins. On estime qu’en 2014 le rayon moyen d’action théorique d’un centre de santé est de 6,6 km sur le plan national (11,4 km dans l’Alibori à 1,2 km dans le littoral). Les soins et services de santé sont payants (initiative de Bamako).

La mise en œuvre du système d’assurance santé est encore à ses débuts. Des expériences de mutualisation sont en cours dans les départements du Borgou, de l’Alibori, de l’Ouémé et dans une moindre mesure dans les autres départements du pays. La vaccination des enfants de zéro à cinq ans et des femmes enceintes est gratuite dans le secteur sanitaire public. La gratuité de la césarienne décrétée en 2008 et est effective depuis 2009 sur le plan national. La prise en charge gratuite du paludisme chez les femmes enceintes et les enfants âgés de moins de cinq ans, la tuberculose et le VIH pour toute la population est une réalité dans tous les centres de santé publics du Bénin.

Les technologies et produits médicaux.

Ce volet sera apprécié à travers les infrastructures, la disponibilité des médicaments et des produits sanguins. Infrastructures et équipement : Chaque année, grâce à l’assistance des partenaires au développement du secteur, le ministère de la santé consacre une partie de son budget à la construction et à l’équipement des infrastructures sanitaires. Mais quelques années après leur réalisation, les bâtiments et les équipements se dégradent en raison des défauts de conception et de maintenance adéquate.

S’agissant des équipements, leurs origines sont diverses et leurs modes d’acquisition sont aussi variés que complexes. Des besoins réels d’équipement existent sur le terrain mais leurs acquisitions ne répondent pas toujours aux situations réelles. En dehors de la chaîne de froid qui est bien entretenue, la question de la maintenance reste entière. La conséquence est l’amoncellement de matériels médico-techniques abandonnés dans certains centres de santé. Les cas les plus frappants sont ceux des équipements lourds (appareils d’imagerie médicale ou de stomatologie) qui sont délaissés.

De plus en plus, il est recommandé de mieux cibler les besoins et surtout d’associer les futurs utilisateurs à la conception et aux acquisitions d’équipement. Médicaments et produits sanguins Dans le secteur pharmaceutique, le marché parallèle constitue un réel problème de santé publique. Les mesures de répression visant à réduire l’offre du marché illicite des médicaments, demeurent insuffisantes.

Les ruptures de stocks fréquents dans le circuit officiel d’approvisionnement, l’insuffisance de régulation du secteur pharmaceutique, la faible production locale font que les populations s’approvisionnent en médicaments moins chers quelle que soit leur qualité et souvent hors du circuit mis en place.

Ce faisant les populations ont un faible accès aux médicaments essentiels génériques de bonne qualité. Il s’avère donc indispensable de renforcer cette lutte et augmenter l’offre des médicaments génériques. Quant aux produits sanguins er dérivés, le gouvernement tente d’en assurer une meilleur disponibilité à travers la mise en place d’une Agence Nationale de Transfusion sanguine