Note budgétaire sur l’éducation, UNICEF, 2019

Note budgétaire sur l’éducation, UNICEF, 2019

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Auteurs : Mohamed Aboubakari, Jean-Pierre Degue, Pamela Ariane Agbozo, Souraya Hassan, Mathieu Koukpo, Félicien Accrombessy et Quentin Gouzien

Organisation affiliée : UNICEF Bénin

Type de publication : Rapport

Date de publication : 2019

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Budget Global de l’éducation

Pour l’année 2019, le budget voté pour le secteur de l’éducation (maternel, primaire, secondaire et supérieur) se chiffre à 250,03 milliards FCFA, contre 269,23 milliards FCFA en 2018 dans un contexte de baisse du Budget Général. Ce budget connaît ainsi une baisse de 19.1 milliards FCFA par rapport 2018, soit un taux de décroissance de 7,1% contre une baisse de 2,7% du Budget Général. De 2015 à 2018, les budgets alloués à l’éducation ont suivi une tendance haussière. En 2018, le secteur de l’éducation a bénéficié d’un accroissement de 3,2% de son allocation par rapport à 2017 (8,7 milliards FCFA de plus par rapport au budget 2017), alors que le budget général diminuait de 270,37 milliards F CFA, soit 17, 2% des dépenses programmées.

Le Gouvernement semble maintenir une relative priorité aux dépenses du secteur éducatif. En pourcentage du Budget général2, les trois ministères de l’éducation reçoivent globalement 19,8% en 2019 (soit 18,2% des dépenses totales), contre 20,7% en 2018, dans la logique de respecter ainsi les engagements pris lors de la Déclaration d’Incheon de consacrer à l’Education au moins 15 à 20% des dépenses totales publiques.

Pour l’année 2019, le budget voté pour le secteur de l’éducation (maternel, primaire, secondaire et supérieur) se chiffre à 250,03 milliards FCFA, contre 269,23 milliards FCFA en 2018 dans un contexte de baisse du Budget Général

 

Part des différents niveaux d’enseignement dans le budget 2019 de l’éducation

En 2019, le Ministère des Enseignements Maternel et Primaire (MEMP) est doté de 114,1 milliards FCFA. Le Ministère des Enseignements Secondaire, Technique et de la Formation Professionnelle (MESTFP) bénéficie de 75 milliards FCFA contre 60,9 milliards FCFA pour le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifiques (MESRS). L’allocation intra-sectorielle opérée en 2019 alloue 45,6% du budget total du secteur de l’éducation au MEMP, 30% au MESRS et 24,4% au MESTFP (cf. graphique3. Par rapport à 2018, la part du MEMP a connu une augmentation de plus de 6 points de pourcentage. Sur la période 2015-2019, elle a évolué en dents de scie variant entre 39% atteints en 2018 et 48% en 2015, tout en restant supérieure à celles des autres ministères de l’éducation.

Dépenses du secteur de l’éducation par nature économique

En 2019, sur les 250.0 milliards FCFA affectées à l’éducation, il est prévu 168,2 milliards FCFA pour les traitements et salaires, soit 67% du budget du secteur. Un montant de 24,2 milliards FCFA est programmé pour les investissements, soit 10% du budget du secteur. Les dépenses courantes s’élèvent à 225,9 milliards FCFA et représentent 90% des dépenses totales, y compris les bourses qui font environs 4% des dépenses pour un montant de 10, 3 milliards.

En proportion des dépenses totales de l’éducation, les dépenses courantes ont connu une hausse entre 2018 et 2019 passant de 81% à 90%. Cette hausse est due à l’évolution des dépenses du personnel qui sont passées de 60% du budget de 2018 à 67% du budget de 2019.Cette évolution pourrait s’expliquer par la prise en compte du payement des primes accordées aux enseignants en 2018.

En 2019, les dépenses d’investissement du secteur ont connu plutôt une baisse passant de 50 milliards FCFA, soit 19% du budget de 2018 à 24, 2 milliards FCFA représentant 10% du budget de 2019. De 2015 à 2016, elles ont connu un repli de 28,8 à 16,8 milliards puis connurent une forte ascendance en 2017 due au démarrage de trois nouveaux projets à l’Enseignement Supérieur pour lesquels il a été prévu 26, 8 milliards FCFA. Elles décroissent de 2018 à 2019 étant donné la clôture de ces projets à gros investissements qui a induit une régression des dépenses en capital de l’éducation que l’introduction de deux nouveaux projets au MEMP n’a pas pu compenser.

Crédibilité budgétaire

L’analyse du dispositif financier a révélé des faiblesses en matière de gestion des dépenses qui constituent des obstacles à l’efficacité, dont la centralisation des choix et de réalisation des dépenses, le manque de réalisme dans les prévisions budgétaires, l’insuffisance de communication avec les acteurs dans la budgétisation des dépenses et des aléas dans la chaîne des dépenses

En 2015, 2017 et en 2018, les écarts (entre dépenses prévisionnelles et dépenses réelles) évalués respectivement à 32,3, 42,5 et 42,7 milliards de FCFA sont importants et affaiblissent la crédibilité des budgets de l’éducation. Cette situation avait fait l’objet de préoccupation lors de l’analyse sectorielle en 2016. En effet, l’analyse du dispositif financier a révélé des faiblesses en matière de gestion des dépenses qui constituent des obstacles à l’efficacité, dont la centralisation des choix et de réalisation des dépenses, le manque de réalisme dans les prévisions budgétaires, l’insuffisance de communication avec les acteurs dans la budgétisation des dépenses et des aléas dans la chaîne des dépenses. Tous ces faits affectent la crédibilité des dépenses.

Financement du secteur de l’éducation

Le volume des crédits alloués au secteur de l’éducation dépend de l’importance du budget de l’Etat tiré du Produit Brut (PIB) et du degré de priorité qui lui est accordé. Une partie importante des ressources allouées à l’éducation provient des recettes de l’Etat. Aussi, pour compléter ses ressources intérieures afin de répondre aussi bien aux engagements internationaux que nationaux, l’Etat sollicite des dons et prêts auprès des Partenaires Techniques et Financiers pour le financement des projets d’investissements. De 2015 à 2019, des partenaires au développement comme l’AFD, la BADEA, la BID, le JAPON, le Fonds Mondial, le Fonds Saoudien interviennent dans le secteur de l’éducation. Sur les cinq ans, ils ont investi un total de 54 milliards FCFA dont 41,0 milliards FCFA de prêts représentant 29% du total des investissements en éducation entre 2015 et 2019. D’autres Partenaires Techniques et Financiers mènent des actions dans l’éducation, mais leurs investissements ne sont pas retracés dans le budget.