Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
Auteur: Ludovic Signarbieux, Chantal Rigaud
Organisation affiliée : Global Partnership for Education
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2019
Lien vers le document original
Avec le soutien du Partenariat mondial pour l’éducation, le Bénin a développé depuis 2007 l’accès à l’éducation dans les zones isolées grâce à différentes interventions, pour faire en sorte que davantage d’enfants aillent à l’école et y restent.
L’économie du Bénin repose largement sur l’agriculture, et l’une de ses principales cultures, le coton, représente 25 à 40 % du total des exportations. Le pays est ainsi classé 12ème producteur de coton dans le monde, deuxième en Afrique après le Mali et le Burkina Faso.
Dans la région d’Alibori, au nord du Bénin, que nous avons visitée en décembre dernier, la récolte du coton battait son plein, et la route entre Kandi et Cotonou était engorgée de camions chargés de balles de coton atteignant deux fois leur hauteur.
Pourquoi parlons-nous de coton dans un blog sur l’éducation ?
Parce que, comme dans de nombreux pays en développement, les familles du Bénin qui vivent dans des zones luttant contre la pauvreté gardent souvent leurs enfants à la maison pour les aider aux champs. Parfois, les parents amènent à l’école un très jeune enfant (plus jeune qu’un élève de maternelle) pour prendre la place d’un grand frère ou d’une grande sœur à qui l’on demande de surveiller le bétail, de ramasser le coton ou de participer à une autre récolte.
La province d’Alibori est l’une des plus pauvres du Bénin, et c’est donc une des régions prioritaires dans lesquelles le gouvernement du Bénin a concentré les ressources du GPE reçues depuis 2008, aux côtés de 24 autres districts défavorisés (le pays en compte 77).
Une aide ciblée sur les enfants qui en ont le plus besoin
L’amélioration de l’accès et de la rétention dans les écoles étaient les principaux objectifs du gouvernement du Bénin dans sa stratégie sectorielle 2006-2015.
Le nouveau Plan sectoriel de l’éducation 2018-2030 souligne que le taux brut de scolarisation dans les écoles primaires a augmenté pour passer de 107 % en 2011 à 116 % en 2015 (le taux est supérieur à 100 % parce qu’il comprend les enfants en âge de fréquenter le primaire et plus jeunes), mais que le taux d’achèvement n’était lui que de 67 % en 2015. Dans la province d’Alibori, le taux de scolarisation dans le primaire était l’un des plus faibles du pays, à 35 %.
Force est de constater que les filles ne s’en sortent pas aussi bien que les garçons. Les taux de scolarisation dans les premières années se sont améliorés au fil des ans, mais pour ce qui est du taux d’achèvement, les filles restent à la traîne derrière les garçons.
Au total, plus de 320 000 filles élèves de 1ère et 2ème année dans les régions ciblées par le programme ont reçu un kit scolaire de ce type. Celui-ci contribue à ce que les filles des familles les plus pauvres ne se détournent pas de l’école par manque de fournitures
Pour traiter cette inégalité, le tout dernier financement du GPE a soutenu un programme de distribution de kits scolaires aux filles afin qu’elles aient tout le nécessaire pour aller à l’école. Ce kit était composé d’un sac, d’un uniforme scolaire, de cahiers, de stylos, de crayons et de gommes, d’une règle, de craie et d’une ardoise.
Au total, plus de 320 000 filles élèves de 1ère et 2ème année dans les régions ciblées par le programme ont reçu un kit scolaire de ce type. Celui-ci contribue à ce que les filles des familles les plus pauvres ne se détournent pas de l’école par manque de fournitures.
Au cours du premier programme du GPE entre 2008 et 2012, soutenu par un financement de 75,1 millions de dollars, 501 cantines scolaires gérées par des mères de la communauté ont fonctionné pendant deux ans, bénéficiant à plus de 127 000 enfants. Pendant la durée du programme, les taux de scolarisation ont augmenté, surpassant les cibles, en particulier pour les filles, contribuant ainsi à réduire l’écart entre les sexes.
Au cours du deuxième programme du GPE, de 2014 à 2018, financé par un financement du GPE de 42 millions de dollars et un financement additionnel de la part de la France par l’AFD, le programme de cantines scolaires a atteint un total de 318 000 élèves de primaire ayant bénéficié d’au moins un repas par jour dans les districts défavorisés.
Financements accordés par le GPE au Bénin
2018: 200 000 $ (Financement pour la préparation d’un programme)
2016: 428 794 $ (Développement du plan sectoriel)
2014-2018: 42,3 millions $ (Financement pour la mise en œuvre du programme)
2012: 56 200 $ (Développement du plan sectoriel)
2008-2012: 75,1 millions $ (Financement pour la mise en œuvre du programme)
Total: 118,1 millions $
Nous savons toutefois qu’améliorer l’accès ne suffit pas, et, dans la lignée de la vision de l’ODD 4 (l’apprentissage pour tous), le gouvernement du Bénin cible désormais ses interventions pour améliorer la qualité de l’éducation.
Le ministère des Enseignements maternel et primaire a ainsi préparé un nouveau programme, qui sera présenté pour un financement du GPE sous peu, comprenant des activités telles que l’amélioration des programmes scolaires, la formation des enseignants à de meilleures pratiques pédagogiques et l’amélioration des instituts de formation des enseignants.
Le plan sectoriel de l’éducation 2018–2030 identifie clairement la qualité comme la priorité des prochaines années. Le GPE se tient prêt à poursuivre son soutien, aux côtés des partenaires de développement, afin d’offrir à de plus en plus enfants du Bénin la possibilité de bénéficier d’une éducation de qualité.