La création d’emplois: Un défi majeur au Bénin, Afrobarometer, 2019

La création d’emplois: Un défi majeur au Bénin, Afrobarometer, 2019

Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

Auteur : Horace Gninafon

Organisation affiliée : Afrobarometer

Type de publication : Rapport

Date de publication : 2019

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Introduction

Les questions relatives à l’emploi et plus précisément l’emploi des jeunes constituent une préoccupation particulière pour tous les états du monde, car le développement de leur nation de même que le bien-être des citoyens en dépendent. L’emploi étant l’un des moyens permettant de lutter contre la pauvreté (Hull, 2009), l’Organisation des Nations Unies, en lançant ses Objectifs de Développement Durable (ODD), a fait de l’accès à un emploi décent pour tous une de ses priorités (UNICEF, 2015).

Ces objectifs interpellent tous les pays du monde y compris les pays en voie de développement, où le chômage et surtout le sous-emploi constituent un enjeu majeur (International Labour Organization, 2018). Au Bénin, la faible participation des jeunes au marché de l’emploi est une préoccupation particulière.

Les résultats de l’Enquête sur la Transition de l’Ecole vers la Vie Active (ETVA) réalisée en 2012 indiquent que la proportion des jeunes de la tranche d’âge 15-29 ans ayant un emploi est de 27.6% seulement, avec une forte prévalence d’emplois précaires (73.8%) et de personnes ne disposant pas des qualifications requises pour le poste qu’ils occupent (83.8%) (International Labour Office, 2015).

Dans cet ordre d’idée, indépendamment des questions relatives à la qualité de l’emploi, il s’avère intéressant d’identifier les potentiels facteurs contribuant à la réduction du chômage. L’analyse des données des enquêtes Afrobarometer révèle que les Béninois, en plus de citer le chômage comme l’un des problèmes les plus importants auxquels leur gouvernement devrait s’attaquer, désapprouvent fortement la performance de ces derniers dans la création d’emplois. De plus, les analyses indiquent que l’âge et le milieu de résidence semblent être corrélé avec la probabilité d’avoir un emploi.

Toutefois, aucune relation significative n’a été observée entre le sexe ou le degré d’accès à l’information des répondants et leur participation au marché de l’emploi. L’éducation semble être négativement corrélée avec l’emploi, un résultat surprenant qui pourrait se justifier par l’inadéquation entre les formations et les besoins du marché de l’emploi.

Les résultats de l’Enquête sur la Transition de l’Ecole vers la Vie Active (ETVA) réalisée en 2012 indiquent que la proportion des jeunes de la tranche d’âge 15-29 ans ayant un emploi est de 27.6% seulement, avec une forte prévalence d’emplois précaires (73.8%) et de personnes ne disposant pas des qualifications requises pour le poste qu’ils occupent (83.8%) (International Labour Office, 2015)

Afrobarometer dirige un réseau panafricain et indépendant de recherches qui mène des enquêtes d’opinion publique sur la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques, et d’autres questions connexes dans les pays africains. Sept rounds d’enquêtes ont été réalisés dans un maximum de 38 pays entre 1999 et 2018.

Les enquêtes du Round 8 en 2019/2020 sont prévues pour au moins 35 pays. Afrobarometer réalise des entretiens face-à-face dans la langue du répondant avec des échantillons représentatifs à l’échelle nationale. L’équipe Afrobarometer au Bénin, dirigée par l’Institut de Recherche Empirique en Économie Politique (IREEP), a interviewé 1.200 adultes béninois en décembre 2016 et janvier 2017. Un échantillon de cette taille donne des résultats avec une marge d’erreur de +/- 3 points de pourcentage à un niveau de confiance de 95%.

Des enquêtes précédentes ont été menées au Bénin en 2005, 2008, 2011, et 2014.

Résultats clés

▪ Le chômage fait partie des problèmes les plus importants au Bénin et est cité comme la principale raison qui pourrait amener les Béninois à quitter leur pays.

▪ Au cours de la décennie passée, la désapprobation des Béninois de la performance de leur gouvernement quant à la création d’emplois ne fait qu’augmenter, avec une proportion allant de 63% en 2008 à 75%. ▪ Près de quatre répondants sur 10 (38%) sont au chômage, contre 62% qui disposent d’un emploi que ce soit à temps partiel, à temps plein, ou un emploi indépendant.

▪ Plus de huit Béninois sur 10 (86%) affirment que les hommes et les femmes ont aujourd’hui les mêmes chances d’avoir un emploi qui rapporte un revenu.

▪ Le statut d’emploi est corrélé avec l’âge et le milieu de résidence, mais pas le sexe des répondants. L’éducation semble être négativement corrélé avec le statut d’emplois.

▪ Pour pallier aux problèmes de chômage, la majorité des répondants proposent des mesures relatives au financement. Le chômage est l’un des problèmes les plus importants au Bénin Les gouvernants ayant succédé à la tête du Bénin ainsi que certains partenaires techniques et financiers ont pris des mesures afin de promouvoir le développement à travers la création d’emplois.

Situation d’emplois au Bénin

La préoccupation fondamentale que constitue le chômage nous interroge à investiguer sur les potentiels facteurs affectant la situation d’emploi au Bénin. Les données de l’enquête Afrobarometer en 2017 indiquent que c’est moins d’un quart des Béninois (23%) qui exercent un emploi salarié: 17% ont un emploi à temps partiel tandis que 7% ont un emploi à temps plein (Figure 4).

Même si plus de citoyens ont un emploi qu’en 2011, la proportion des répondants n’ayant pas un emploi et qui en recherche a connu une augmentation de 10 points de pourcentage au cours de la même période, allant de 23% en 2011 à 33%. De plus, les données montrent qu’une forte proportion des répondants (44%) n’ont pas un emploi salarié et n’en recherchent pas.

L’accès à l’information: L’accès à l’information est mesurée en calculant la moyenne arithmétique des réponses données par les citoyens sur la fréquence à laquelle ils sont informés de l’actualité grâce aux différentes sources d’informations y compris la radio, la télévision, la presse écrite, et les réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter. Cet indice varie entre 0 et 4 où 0 indique le niveau le plus faible et 4 le niveau le plus élevé d’accès à l’information.

Sexe: L’une des principales préoccupations pour tous les pays du monde est de réduire les disparités entre sexes (Cazes & Verick, 2013). En suivant ce même courant de la littérature, nous supposons que les femmes ont moins de chance d’avoir un emploi que les hommes.

Il existe une faible corrélation, statistiquement non-significative, entre la fréquence à laquelle les répondants reçoivent les informations des différentes sources et leur probabilité de participer au marché du travail. Comme l’on pouvait s’y attendre, l’âge des répondants est positivement corrélé avec l’emploi. De façon précise, une augmentation d’une unité de l’âge augmente de 0.7% la probabilité d’avoir un emploi. Ces résultats pourraient être expliqués par le fait qu’avec l’âge, les hommes ou femmes acquièrent plus d’expérience et de connaissances qui sont bénéfiques à leur employabilité.