Etudes économiques et risque pays : Bénin, COFACE, 2021

Etudes économiques et risque pays : Bénin, COFACE, 2021

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Site de publication : COFACE

Date de publication : 2021

Type de publication : Fiche pays

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Ralentissement en 2020, croissance confortable de retour en 2021

Après un ralentissement en 2020, et malgré un système de santé peu préparé à affronter une crise sanitaire, le Bénin devrait retrouver une croissance confortable en 2021. Cependant, son rythme devrait être moindre que celui d’avant crise. La consommation privée, qui représente 63% du PIB, a légèrement diminué en 2020 (-1% estimé) et devrait juste revenir à son niveau pré-covid en 2021. En effet, la crise a peu affecté la consommation, grâce, à la fois, au plan de relance subventionnant la consommation d’eau et d’électricité, et au fait que 40% de la population active dépend de l’agriculture, secteur peu impacté par la crise.

L’investissement a diminué en 2020 (de l’ordre de 3% du PIB), mais devrait aussi retrouver son niveau d’avant-crise en 2021. Il sera porté par les investissement publics, au profit notamment du secteur électrique et des infrastructures routières, dont l’efficacité devrait, par ailleurs, être améliorée par le Projet d’appui à la gestion des investissements publics et à la gouvernance (PAGIPG).

Dans un contexte de commerce international morose et de baisse des prix du coton (- 40% au premier trimestre 2020 suivi d’une reprise au second semestre), les exportations ont chuté (- 22% entre 2019 et 2020), tirées par la baisse des exportations de coton, qui représentent 57% des exportations du pays. En outre, la récession au Nigéria, principal partenaire commercial, couplée à la fermeture de la frontière imposée par Abuja en août 2019 a diminué les exportations béninoises. Elles augmenteraient toutefois en 2021, à mesure que le cours du coton augmentera et que la situation économique des partenaires commerciaux s’améliorera.

En matière d’offre, le secteur primaire a été épargné par la crise et un accroissement de la production de 2,4% (coton et céréales) est prévu pour la campagne agricole 2020 – 2021. Le secteur secondaire bénéficiera en 2021 des chantiers d’infrastructures, ce qui bénéficiera à la fois au BTP, mais aussi aux industries manufacturières (ciment, fer à béton, etc.). Les services constituent le secteur le plus touché par la crise (déclin moyen de 13% en 2020) et certains sous-secteurs, tels que le tourisme, qui représente 6 % du PIB et 5 % des emplois, resteront dans une situation difficile en 2021.

Léger creusement des déficits courant et public suite à la crise

Pour contenir les effets de la crise sanitaire, le Bénin a mis en œuvre un plan de relance de 74 milliards de francs CFA, soit 113 millions d’euros et environ 1% du PIB, en juin 2020. Ce plan a visé à soutenir à la fois les entreprises des secteurs les plus touchés (tourisme, transport, restauration) et les ménages les plus vulnérables. Avec la baisse des ressources et la hausse des dépenses dues à la Covid, le déficit public s’est légèrement détérioré, mais la consolidation budgétaire devrait reprendre en 2021.

Le pays bénéficiera de prêts concessionnels déployés en 2020 par différentes institutions internationales pour lutter contre le coronavirus

Le déficit courant s’est détérioré en 2020. En effet, la baisse de la demande mondiale de coton et de noix de cajou a engendré une détérioration du déficit des biens, tandis que le déficit des services s’est lui aussi dégradé suite à la diminution de l’activité dans le tourisme et les transports. Ce déficit devrait se réduire en 2021 grâce à une hausse des exportations supérieure à celle des importations.

Cependant, ces chiffres ne reflètent pas l’ensemble des échanges. En effet, le commerce informel perdure le long de la frontière avec le Nigéria, bien qu’à un niveau réduit depuis la fermeture de la frontière. Cette situation, due à l’incapacité des deux États à empêcher la contrebande, explique une partie du déficit commercial, car les exportations béninoises sont probablement plus sous-estimées que les importations dans les chiffres officiels.

Enfin, le pays bénéficiera de prêts concessionnels déployés en 2020 par différentes institutions internationales pour lutter contre le coronavirus, ainsi que soutenir le budget et l’investissement : 125 millions de dollars du FMI au titre de la Facilité élargie de crédit, 90 millions de dollars de la Banque mondiale et 7 millions de dollars de la BAD.