Enquête régionale Intégrée sur l’emploi et le secteur informel, INSAE, 2019

Enquête régionale Intégrée sur l’emploi et le secteur informel, INSAE, 2019

Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

Site de publication : Institut national de la statistique et de l’analyse économique, Bénin

Date de publication : 2019

Type de publication : Rapport

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Environnement économique

Dans son rapport 2018 sur les perspectives économiques en Afrique, la Banque Africaine de Développement (BAD) a noté que le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel du Bénin en 2017 est estimé à 5,5%, et est en progression par rapport aux 4% de 2016. Les projections pour 2018 et 2019 sont aussi prometteuses avec des taux respectifs de 6,1% et 6,5%. Mais, selon le rapport sur les projections de croissance, les effets du climat sur l’agriculture et la dépendance vis-à-vis du Nigeria laissent planer des incertitudes.

L’économie béninoise dépend fortement du commerce informel de réexportation et de transit avec le Nigéria (qui représente environ 20% du PIB) ainsi que de l’agriculture. La croissance s’est accélérée pour passer de 5,6% en 2017 à 6% en 2018 (soit un taux de croissance du PIB par habitant de 3,1%), grâce au dynamisme de l’activité portuaire et à la bonne santé du secteur agricole soutenu par une production record de coton et une diversification naissante des filières.

La croissance a en outre été tirée par une hausse des investissements publics (principalement dans les infrastructures) et par la performance du secteur des services. Le taux d’inflation s’est accéléré pour s’établir à 2,3% en 2018 (contre 0,1% en 2017 et -0,8% en 2016), notamment en raison de l’augmentation des prix des produits alimentaires.

Formation professionnelle et qualité de l’insertion sur le marché du travail

En 2018, 89,4% de la population de 10 ans ou plus sont sortis sans qualification du système éducatif, notamment 92,8% des femmes et 86,8% des hommes. 76,8% des actifs occupés exercent actuellement le métier qu’ils ont appris et 10,1% n’exercent pas le métier qu’ils ont appris.

En 2018, plus de deux actifs sur cinq (41,6%) aimeraient changer de métier à cause du faible débouché pour le métier de base et 25,4% aimeraient en changer à cause de la faible rémunération du métier de base ou les conditions pénibles de travail.

Plus de six actifs occupés de 10 ans et plus sur dix (68,8%) sont des travailleurs indépendants, 7,8% sont des employés ou ouvriers qualifiés, 5,3% sont des employés ou ouvriers semi qualifiés, 4,9% sont des cadres moyens ou agent de maitrise et 1,3% représentent les cadres supérieurs, ingénieurs ou assimilés.Les travailleurs au Bénin sont majoritairement sous qualifiésLes travailleurs au Bénin sont majoritairement sous qualifiés (90,5%), plus les femmes (95,1%) que les hommes (86,2%) et seulement 7,2% travaillent à leur poste avec 10,1% pour les hommes et 3,9% pour les femmes.

Conditions d’activité du secteur informel

Au Bénin, 37,5% des emplois se retrouvent dans le secteur primaire ; 24,0% dans les services ; 21,8% dans le commerce et 16,7% dans le secteur de l’industrie. En milieu rural, plus de la moitié (53,0%) des emplois se retrouvent dans le secteur primaire tandis que le milieu urbain est dominé en majorité par les activités du secteur des services (34,6%) et du commerce (28,9%). En fin, 18% des emplois du milieu urbain sont dans le secteur de l’industriel.

Les emplois exerçant dans l’informel sont en majorité dans des entreprises commerciales. Ils regroupent dans ce secteur 39,2% de ceux exerçant dans l’informel au Bénin contre 32,2% pour les UPI de type Industriel et 28,6% pour les unités de productions informelles (UPI) de type Service. Quel que soit le type d’activité mené, les personnes travaillant dans l’informel au Bénin sont en grande majorité à leur propre compte et sans employés (79,4%). Le constat est beaucoup plus prononcé dans les secteurs commercial (85,0%) et de service (83,2%) mais un peu moins dans l’industrie (69,1%).

Les UPI au Bénin se retrouvent dans des conditions très précaires. Seulement 8,5% ont accès à un système d’évacuation des déchets ; 16% disposent de WC ; un peu plus d’une UPI sur cinq possède de l’électricité et 7,7% ont accès à un service de santé. La possession de la connexion internet est observée chez 3,4% des UPI et 1,7% dispose d’un ordinateur portable. Plus nous évoluons du milieu rural vers le milieu urbain, le pourcentage des UPI disposant le service de base augmente et est plus amélioré à Cotonou. Le secteur de l’Industrie est le maillon faible en matière d’accès à la disponibilité des services de base. Il faut signaler que 43,6% des UPI réalisent leurs activités dans un domicile et 15,8% seulement ont un local professionnel.

La première source du financement du capital d’une unité de production informelle au Bénin est l’épargne propre

La première source du financement du capital d’une UPI au Bénin est l’épargne propre (65,0%). Les dons et héritages expliquent dans près de 02 cas sur 10 (soit 18,1%) l’origine du capital d’une UPI. Par contre, les prêts informels et formels y représentent ensemble 1 cas sur 10 (10,7%), avec une part très infime (1,8%) provenant des prêts bancaires ou de microfinance. La tendance constatée au niveau national est la même quel que soit le milieu de résidence à l’exception de Cotonou où les prêts informels et formels (28,6%) passent en deuxième position des UPI devant les dons et héritages qui enregistrent à Cotonou une fréquence de 5,1%.

Il est donc à remarquer à juste titre qu’à Cotonou l’accès aux prêts du système financier conventionnel est plus élevé (2,8%) que dans tout le reste du pays, mais que le recours à l’épargne propre y demeure de très loin la première source de financement du capital des UPI avec une fréquence de 60,1%.

Rémunération et horaire de travail dans le secteur informel

Le revenu moyen dans le secteur informel est très faible (23 035 FCFA) et largement en dessous du SMIG (40 000 FCFA) dans tous les secteurs d’activité. Ce revenu est légèrement supérieur dans les services (27.795 FCFA) que dans le commerce (23.498 FCFA) ou l’industrie (18156 FCFA). En milieu rural, le revenu moyen mensuel est de 24 443 FCFA dans les services, 21 849 FCFA dans le commerce et 15 574 FCFA dans l’industrie. Dans autres urbains les revenus suivent la même tendance : 31 991 dans les services, 24 630 FCFA dans le commerce et 20 068 FCFA dans l’industrie.

Cependant, la tendance est inversée à Cotonou : on y gagne 33 765 FCFA en moyenne par mois dans l’industrie, 24 819 FCFA dans le commerce et 20 823 FCFA dans les services. Cependant, le secteur commercial est apparemment plus rentable que les autres. En effet, le revenu horaire dans le commerce est de 316 contre 279 dans les services et 274 dans l’industrie ; cette configuration est induite par la tendance des revenus dans les autres urbains. En milieu rural comme à Cotonou, par heure, les activités industrielles sont mieux rentables que le commerce ou les services.