Cinquième Enquête Démographique et de Santé au Bénin (EDSB-V) 2017-2018, Ministère du Plan et du Développement ; Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique (INSAE) Cotonou, 2018

Cinquième Enquête Démographique et de Santé au Bénin (EDSB-V) 2017-2018, Ministère du Plan et du Développement ; Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique (INSAE) Cotonou, 2018

Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

Auteur : Ministère du Plan et du Développement ; Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique (INSAE) Cotonou

Type de publication : Rapport

Date de publication : 2018

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FÉCONDITÉ

L’estimation du niveau de la fécondité est obtenue directement à partir des informations fournies par les femmes sur l’historique de leurs naissances. Les indicateurs présentés sont calculés sur la période de 3 ans précédant l’enquête. Cette période de 3 années a été retenue comme compromis entre 3 exigences : fournir les niveaux de fécondité les plus récents possibles, réduire les erreurs de sondage et réduire les effets des transferts possibles d’année de naissance des enfants déclarés par la mère.

La fécondité est mesurée par les taux de fécondité par groupe d’âges quinquennaux et par l’Indice synthétique de fécondité (ISF). L’ISF 14 mesure le nombre moyen d’enfants nés vivants qu’aurait une femme, en fin de période féconde, dans les conditions de fécondité actuelle.

Niveau de fécondité

Le tableau 6 présente les indicateurs de mesure de la fécondité ainsi que le Taux brut de natalité (TBN). À l’EDSB-V, l’ISF est estimé à 5,7 enfants par femme, au niveau national. Avec un écart de près d’un enfant par femme, L’ISF est plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain (6,1 contre 5,2). Ces niveaux traduisent une fécondité encore élevée au Bénin. Le Graphique 1 présente les taux de fécondité par âge et par milieu de résidence.

Les courbes des taux de fécondité par âge et par milieu de résidence présentent une allure attendue, caractéristique des pays dont le niveau de fécondité demeure encore élevé : un niveau élevé à 15-19 ans (108 ‰), suivi d’une augmentation rapide qui atteint son maximum à 25-29 ans (285 ‰) puis qui diminue par la suite pour atteindre 24 ‰ dans le groupe d’âges 45-49 ans. La comparaison des taux de fécondité par âge, entre le milieu urbain et le milieu rural, montre qu’à tous les âges, les taux en milieu rural sont supérieurs à ceux du milieu urbain (Graphique 1). En particulier, on note que l’écart est particulièrement important chez les jeunes filles de 15-19 ans (124 ‰ contre 89 ‰). L’entrée dans la vie féconde est donc plus précoce en milieu rural qu’en milieu urbain

Tendance de la fécondité

Globalement, si l’on ne tient pas compte des résultats de l’EDSB-IV qui a sous-estimé les niveaux de la fécondité, on ne constate pas de changement important depuis 1996, le nombre moyen d’enfants par femme étant passé de 6,0 en 1996 à 5,7 enfants par femme en 2017-2018.

Fécondité des adolescentes

Les adolescentes, c’est-à-dire les jeunes femmes âgées de 15-19 ans, constituent un groupe à risque en matière de fécondité. Pour cette raison, le niveau de leur fécondité occupe une place importante dans l’élaboration des politiques et la mise en œuvre des stratégies et des programmes de la santé de la reproduction.

Ces résultats sont particulièrement importants car les enfants de mères jeunes (moins de 20 ans) courent généralement un risque plus important de décéder que ceux issus de mères plus âgées. De même, les accouchements précoces augmentent le risque de décéder chez les adolescentes.

Enfin, l’entrée précoce des jeunes filles dans la vie féconde réduit considérablement leurs opportunités scolaires. Le Tableau 7 présente le pourcentage d’adolescentes ayant déjà commencé leur vie procréative ainsi que ses deux composantes : le pourcentage d’adolescentes ayant déjà eu, au moins, une naissance vivante et le pourcentage d’adolescentes enceintes d’un premier enfant. Ces résultats sont présentés selon certaines caractéristiques sociodémographiques.

Âge à la première union

Le Tableau 8 présente l’âge médian à la première union pour les femmes et les hommes de 15-49 ans ainsi que les pourcentages qui avaient déjà contracté une première union avant d’atteindre certains âges exacts. Parmi les femmes de 25-49 ans, l’âge médian à la première union est estimé à 19,4 ans. Parmi les hommes de 30-49 ans, cet âge médian est estimé à 25,1 ans.

En atteignant 20 ans, plus d’une femme de 25-49 ans sur deux avait déjà contracté une première union (55 %). Par comparaison, parmi les hommes de 25-49 ans, ce pourcentage n’est que de 15 %. En atteignant 25 ans, ces pourcentages sont respectivement de 84 % chez les femmes et de 50 % chez les hommes.

Ces résultats montrent que les hommes rentrent en première union à un âge plus tardif que les femmes. Les résultats montrent également une tendance à la baisse des unions précoces chez les femmes, le pourcentage ayant contracté une première union avant d’atteindre 15 ans est passée de 13 % parmi les femmes âgées de de 45-49 ans à 4 % parmi celles âgées de 15-19 ans.

Depuis 1996, on constate un léger vieillissement de cet âge médian à la première union chez femmes, l’âge étant passé de 18,4 ans à 19,4 ans. Chez les hommes, on ne constate pas de modification.

Préférences en matière de fécondité

Les questions relatives aux préférences en matière de fécondité permettent d’évaluer le degré de réussite des couples dans le contrôle de leur fécondité, et de mesurer les besoins futurs du Bénin en matière de contraception, non seulement pour espacer, mais aussi pour limiter les naissances.

Entre 1996 et 2011-2012, le pourcentage de femmes ne désirant plus d’enfants a augmenté, passant de 23 % à 28 % mais cette tendance à l’augmentation ne s’est pas poursuivie puisque par rapport à l’enquête précédente, le pourcentage a légèrement diminué, passant de 28 % à 23 %. 3.7

Au cours de l’EDSBV, des questions ont été posées aux femmes concernant leur désir d’avoir, ou non, des enfants supplémentaires dans l’avenir, au délai d’attente avant d’avoir un prochain enfant et au nombre total d’enfants désirés. Le Tableau 9 présente les résultats concernant les préférences des femmes actuellement en union en matière de fécondité. Parmi les femmes de 15-49 ans actuellement en union, 25 % ont déclaré ne plus vouloir 19 d’enfant ou sont stérilisées.

À l’opposé, dans près des deux tiers des cas (64 %), les femmes ont déclaré qu’elles souhaitaient un enfant ou un autre enfant. Parmi ces femmes, la moitié souhaiterait espacer la prochaine naissance de deux ans ou plus (34 %). Le pourcentage de femmes ne désirant plus d’enfants augmente avec le nombre d’enfants vivants : de 6 % quand les femmes ont 2 enfants, le pourcentage passe à 30 % quand elles en ont 4 et à 57 % quand elles en ont au moins 6.

Entre 1996 et 2011-2012, le pourcentage de femmes ne désirant plus d’enfants a augmenté, passant de 23 % à 28 % mais cette tendance à l’augmentation ne s’est pas poursuivie puisque par rapport à l’enquête précédente, le pourcentage a légèrement diminué, passant de 28 % à 23 %. 3.7

Contraception

Utilisation actuelle de la contraception

L’utilisation de méthodes de planification familiale contraceptives permet, non seulement, aux femmes et aux couples de choisir la taille de leur famille mais aussi de déterminer l’espacement de leurs naissances. En outre, la garantie d’un accès aux méthodes contraceptives est essentielle pour assurer l’autonomie et le bien-être des femmes et des enfants.

En effet, en donnant la possibilité de retarder des grossesses précoces ou des naissances non désirées chez des femmes plus âgées, le recours à des méthodes contraceptives permet de réduire la mortalité infantile et maternelle. Au cours de l’EDSB-V, des questions relatives aux différents volets concernant la planification familiale ont été posées. On a demandé à toutes les femmes qui n’étaient pas enceintes si elles utilisaient une méthode pour éviter de tomber enceinte.

Les réponses à cette question ont permis de mesurer la prévalence contraceptive actuelle. Cet indicateur correspond à la proportion de femmes utilisant une méthode de contraception au moment de l’enquête. Parmi les femmes de 15-49 ans actuellement en union, 16 % utilisaient au moment de l’enquête une méthode quelconque de contraception, en majorité une méthode moderne (12 %). Seulement 3 % avaient recours à une méthode traditionnelle (Tableau 10). Les implants sont la méthode moderne la plus fréquemment utilisée par les femmes en union (5 %) et, parmi les méthodes traditionnelles, c’est la méthode du rythme (2 %).

Santé de la reproduction

Les soins prénatals appropriés durant la grossesse et pendant l’accouchement sont importants pour assurer à la mère et à son enfant une bonne santé. Au cours de l’EDSB-V, 2017-2018, un certain nombre de questions sur les soins prénatals et sur la santé de l’enfant ont été posées à toutes les mères ayant eu une naissance au cours des 5 années précédant l’enquête.

Pour chaque enfant dernier-né dont la naissance a eu lieu au cours des 5 années précédant l’enquête, on a demandé à la mère si elle avait reçu des soins prénatals, par quel type de prestataire ces soins avaient été dispensés et si elle avait été vaccinée contre le tétanos néonatal. En outre, pour toutes leurs naissances ayant eu lieu au cours des cinq dernières années, on a aussi demandé aux mères d’indiquer où elles avaient accouché et qui les avaient assistées pendant l’accouchement. Cette section est consacrée à la présentation de ces résultats.

Soins prénatals

Le Tableau 15 présente les indicateurs de santé maternelle évalués au cours de l’EDSB-V, selon certaines caractéristiques sociodémographiques. Les résultats montrent que parmi les femmes qui ont eu une naissance vivante au cours des 5 dernières années, plus de quatre sur cinq (83 %) ont reçu des soins prénatals, dispensés par un prestataire formé, c’est–à-dire un médecin, une infirmière ou une sage-femme.

Ce niveau élevé cache certaines disparités. On constate par exemple, que si 95 % des femmes de Cotonou ont reçu des soins prénatals, ce pourcentage n’est que de 79 % en milieu rural. Les départements de l’Alibori et du Borgou sont ceux dans lesquels on enregistre la couverture en soins prénatals la plus faible (respectivement 57 % et 68 %).

De même, parmi les femmes sans niveau d’instruction, ce pourcentage est de 78 % contre 92 % parmi celles ayant le niveau primaire et 94 % parmi celles ayant le niveau secondaire. Enfin, du quintile le plus bas au plus élevé, le pourcentage de femmes ayant reçu des soins prénatals par un prestataire de santé formé passe de 64 % à 95 %.