Bénin: perspectives des entreprises – Série de l’ITC sur les mesures non tarifaires, Centre du commerce international, 2017

Bénin: perspectives des entreprises – Série de l’ITC sur les mesures non tarifaires, Centre du commerce international, 2017

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Site de publication : Centre du commerce international

Date de publication : 2017

Type de publication : Rapport

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Situation économique

Le taux de croissance du PIB du Bénin s’est renforcé et demeure relativement stable durant la dernière décennie. Une phase de ralentissement est cependant observée en 2009 dû à la baisse des flux des capitaux étrangers et de celle des échanges commerciaux du Bénin avec ses principaux partenaires. Le regain du franc CFA (indexé à l’Euro) ainsi que la chute de la production de coton et d’arachide ont également pesé sur l’économie béninoise durant cette période.

Le Bénin est entré dans une nouvelle phase de croissance à partir de 2012 avec un taux de croissance annuel moyen de 5,5 %, supérieur à la moyenne de l’ensemble des pays de l’Afrique subsaharienne (4,4 %) ainsi qu’à la moyenne mondiale (3,3 %). Les bonnes performances du Bénin résultent des mesures prises par le gouvernement afin de relancer la production agricole et les investissements privés.

Ces mesures incluent la facilitation de l’accès aux intrants de bonne qualité et l’octroi de subventions ou encore les allègements fiscaux pour renforcer la mécanisation dans le secteur agricole. La production du coton et les flux d’investissement direct étranger (IDE) ont quasiment doublé de 2011 à 2014, encouragés notamment par des allègements fiscaux accordés au secteur privé. La politique des grands travaux d’infrastructures et la mise en place de la Stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté (SCRP 3) ont également favorisé la reprise de l’économie béninoise.

Le taux d’inflation est globalement stable au Bénin

Le taux d’inflation est globalement stable au Bénin et demeure en-deçà des 3 % fixés par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En effet, des mesures conjoncturelles telles que l’exonération de droits de douanes et de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les produits de grande consommation sont généralement mises en place par les autorités béninoises afin de résorber les tensions inflationnistes. Le taux d’inflation est intimement lié à des facteurs exogènes notamment les prix des produits pétroliers et alimentaires sur les marchés étrangers, mais également le volume de la production vivrière locale.

La structure de l’économie béninoise a connu des modifications depuis le début des années 2000. La contribution du secteur secondaire dans le PIB a continuellement baissé (passant de 33 % en 2001 à 23 % en 2015) au profit du secteur des services qui représente actuellement plus de la moitié du PIB (52 % en 2015 contre 41 % en 2001). Le secteur des services constitue également le premier employeur au Bénin (46 %) devant le secteur agricole (43 %). Toutefois, la contribution du secteur agricole à l’économie béninoise est restée relativement stable durant la dernière décennie (aux alentours de 25 %) du notamment à la faible diversité des produits exportés.

L’agriculture au Bénin repose essentiellement sur le coton, la principale culture d’exportation du pays. En 2014, le coton graine représentait près d’un tiers (72 %) de la production agricole (en volume), suivi de l’arachide (26 %). Malgré une forte expansion durant ces dernières années, le volume de production reste très sensible aux conditions climatiques. En 2015, la sécheresse durant la période de semis a engendré une baisse significative de la production de coton durant la campagne suivante. Le secteur agricole béninois est également dépendant de diverses aides de l’État, notamment pour l’accès aux intrants agricoles. La modernisation de l’appareil productif et la mise en place ou la réhabilitation des infrastructures pour l’irrigation sont des conditions essentielles pour relancer le secteur.

Structure commerciale du Bénin

Durant la dernière décennie, la balance commerciale (hors armes et munitions) du Bénin se caractérise par un déficit structurel. Entre 2005 et 2014, le solde négatif de la balance courante a été quasiment multiplié par cinq en passant de 600 millions de $E.-U (dollars de États-Unis). à plus de 2,6 milliards de $E.-U. Ramené au PIB, ce solde est passé de 13 % en 2005 à 27 % du PIB en 2014.

La forte augmentation des importations face à des exportations en stagnation est la principale cause de ce déficit. Les importations béninoises ont connu une hausse de 70 % entre 2010 et 2014. Ce bond est avant tout attribuable aux produits agricoles et alimentaires dont la valeur a quasiment doublé, en passant de 827 millions à 1,7 milliards de $E.-U. Avec des exportations en hausse de seulement 13 % durant la même période, le solde de la balance des produits agricoles et alimentaires pour l’année 2014 est largement déficitaire (1,3 milliards de $E.-U.).

Le secteur agroalimentaire pèse lourd sur le commerce du Bénin en raison de la hausse des importations en céréales

Ce secteur pèse lourd sur le commerce du Bénin en raison de la hausse des importations en céréales, notamment du riz, destiné à alimenter le marché local et celui des pays voisins comme le Nigéria, souvent via des réseaux informels. D’une manière générale, les exportations du Bénin dépendent des fluctuations des cours mondiaux et de la production du coton. Elles sont également fonction des activités de réexportation vers le Nigéria via des circuits informels qui s’élèveraient à plus de 5 milliards de $ U.-S. en 2014 selon la Banque Mondiale.

En effet, les tarifs élevés et l’interdiction d’importation de certains produits stratégiques au Nigéria ont permis le développement d’un important circuit de réexportation du Bénin vers ce pays. En 2014, le solde commercial des secteurs manufacturier et des combustibles minéraux, minerais et ciment sont également déficitaire de respectivement 900 et 440 millions de $E.-U. Cette hausse des importations est imputable à l’appréciation du Franc CFA et des cours mondiaux du pétrole.

Si le secteur secondaire du Bénin est très peu développé, les produits manufacturés jouent un rôle important dans son commerce extérieur. Même si elles ne suffisent pas à résorber le déficit de la balance courante du secteur, les exportations ont connu un essor en passant de 30,96 millions de $E.-U. en 2007 à 374 millions de $E.-U. en 2014. Le Bénin exporte de l’or, du fer, mais également du sel et du ciment qu’il produit localement et achemine vers des pays voisins comme le Niger. La performance du secteur ciment est due en grande partie à la hausse de la demande au niveau régional. Une faible proportion du coton est par ailleurs transformée au Bénin et exporté en tant que produit manufacturé (4 %). Enfin, les combustibles minéraux proviennent des pays voisins comme le Nigéria et sont réexportés par le Bénin.

Une part importante des importations du Bénin en produits agricoles est réexportée vers le Nigéria

En ce qui concerne les importations, le riz (28 %), les combustibles minéraux (10 %) ainsi que la viande (7 %) constituent les produits les plus échangés par le Bénin. Leur valeur à l’importation a fortement augmenté au cours de la dernière décennie pour répondre à la hausse de la demande locale. En effet, les activités agricoles au Bénin ne suffisent pas à répondre au besoin local. Pour exemple, le secteur pêche ne couvre que 44 % des besoins nationaux et le déficit est comblé par les importations de poissons congelés dont la valeur a triplé entre 2001 et 2008. Enfin, une part importante des importations du Bénin en produits agricoles est réexportée vers le Nigéria.