Au Bénin, agir ensemble pour améliorer l’éducation des filles, GPE, Avril 2023

Au Bénin, agir ensemble pour améliorer l’éducation des filles, GPE, Avril 2023

Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

 

Auteur : Victorine Djossou Deha Wilfrid Guezodje, Aby Mze-Boina 

Site de publication : Global Partnership for Education 

Type de document : Article 

Année de publication : Avril 2023 

Lien vers le document original

 


 

Au cours des 25 dernières années, nous avons été témoins de progrès significatifs vers la parité entre les sexes dans l’accès à l’enseignement primaire et secondaire dans le monde. Alors pourquoi le Bénin a-t-il connu une détérioration des taux de scolarisation des filles et une augmentation des disparités entre les genres ?

Un forum pour les données et les preuves fondées sur le dialogue

Au Bénin, seulement 59 % des filles achèvent le cycle primaire, un taux inférieur à celui des pays comparables de la région, comme le Togo (86 %), le Sénégal (67 %), le Nigéria (69 %), le Burkina Faso (69 %) et la Côte d’Ivoire (77 %).

Au sein de l’école, il existe également des obstacles, comme une pédagogie qui perpétue les stéréotypes de genre, et des normes sociales néfastes qui n’encouragent pas les filles à poursuivre leurs études.

Le mariage des enfants et la violence sexiste dans les écoles et alentour entravent à la fois l’éducation des filles et l’égalité des sexes dans la société en général. En outre, le mariage des enfants est un obstacle majeur aux objectifs de développement du pays.

Une étude récente a révélé que si le Bénin avait éliminé le mariage des enfants et les grossesses précoces en 2015, le pays aurait pu accumuler jusqu’à 541 millions de dollars de bénéfices d’ici 2030 (soit environ 1,3 % du produit intérieur brut de 2020), principalement grâce aux revenus supplémentaires des femmes, aux coûts de santé et d’autres services publics évités, à l’augmentation de la participation au marché du travail et à l’évolution des tendances démographiques.

Recherche d’un consensus sur les actions prioritaires

Après deux jours de discussions riches, les panélistes du forum se sont mis d’accord sur 9 recommandations :

  • Établir un comité qui représente plusieurs parties prenantes impliquées dans l’éducation des filles afin de coordonner et de suivre les recommandations du forum ;
  • Développer une stratégie holistique et multisectorielle d’accélération de l’éducation des filles menée par le gouvernement, avec la participation du comité inclusif ;
  • Faire un bilan des expériences pilotes et autres approches communautaires qui ont produit des résultats probants ;
  • Mettre en place un mécanisme d’action incluant la revitalisation des comités communautaires impliqués dans la gestion des écoles ;
  • Renforcer la mobilisation et l’engagement communautaires en faveur de l’accès et du maintien des jeunes dans le système éducatif, notamment en promouvant la « masculinité positive » à travers des actions spécifiques de sensibilisation et de formation des acteurs éducatifs, des familles et des communautés ;
  • Développer et continuer à diffuser des données probantes sur les effets sociaux et économiques de l’éducation des filles ;
  • Renforcer les alternatives éducatives qui considèrent les filles non scolarisées et les jeunes femmes sans emploi ou sans formation ;
  • Renforcer l’approche intersectorielle, la cohérence et la coordination des actions visant à accélérer l’éducation des filles ;
  • Mettre en place un mécanisme de mobilisation des ressources pour soutenir la mise en œuvre de la stratégie d’accélération de l’éducation des filles.

Harmoniser les priorités en matière d’éducation des filles pour un changement au niveau du système

Des décisions précises ont déjà été prises suite au forum. Par exemple, l’extension de la gratuité de l’enseignement aux filles du second cycle dans 20 communes, parmi les plus vulnérables du pays. Le forum a également permis d’augmenter le financement de l’enseignement professionnel et technique pour les filles. Les discussions et les accords du forum alimentent l’élaboration du Pacte de partenariat, dans lequel le pays définira des priorités visant à transformer son système éducatif.

Cependant, le Bénin est sur une voie encourageante, grâce à un dialogue inclusif et fondé sur des données probantes. L’implication des ministères de l’Éducation et de la Santé, de la société civile, de la jeunesse et des partenaires a permis d’aborder les multiples dimensions de ce que signifie accélérer les progrès de l’éducation des filles : accès, pédagogie, élimination de la violence et travail au niveau communautaire.