Évolution récente de l’économie béninoise et Perspectives à moyen terme, Ministère de l’Économie et des Finances, 2020

Évolution récente de l’économie béninoise et Perspectives à moyen terme, Ministère de l’Économie et des Finances, 2020

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Site de publication : Ministère de l’Économie et des Finances

Date de publication : Janvier 2020

Type de publication : Rapport

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Secteur réel

Sur les quatre (04) dernières années 2016-2019, le taux de croissance de l’économie béninoise s’est continûment accéléré. De 3,3% en 2016, le taux de croissance de l’économie s’est affiché à 6,7% en 2018. Pour 2019, les perspectives tablent sur un taux qui s’afficherait à 7,6%1. Cette hausse du taux de croissance est principalement imputable à : i) la bonne tenue de la production de coton qui n’a cessé d’atteindre des niveaux records depuis 2016 ; ii) la hausse de la production agricole hors coton ; iii) la vitalité de l’activité dans le secteur des BTP en lien avec la mise en œuvre effective du Programme d’Action du Gouvernement ; iii) l’amélioration des capacités d’offre d’énergie électrique ; iv) l’évolution favorable dans la branche de l’agro-industrie en réponse aux bonnes performances du secteur agricole ; iv) le dynamisme au Port de Cotonou et ses effets induits sur les autres activités de service. Par ailleurs, l’amélioration de la gouvernance des régies financières a permis de renforcer leur efficacité.

Plus spécifiquement, dans le secteur primaire, la production de coton est passée de 450.000 tonnes en 2016 (record historique jamais enregistré avant 2016) à 678.000 tonnes en 2018. Pour 2019, il est attendu une production de 800.000 tonnes. La production a donc enregistré une progression de plus de 50% entre 2016 et 2018. En 2019, cette hausse serait de 78%. Cette performance a placé le Bénin au premier rang des producteurs de coton africain en 2018.

Elle est le résultat des réformes mises en œuvre par le Gouvernement depuis 2016 dont la rétrocession de la gestion de la filière aux acteurs privés à travers l’Association Interprofessionnelle du Coton (AIC), la mise en place à bonne date des intrants de qualité ; l’amélioration de l’encadrement des producteurs, etc. Les records de production de coton ont permis d’améliorer l’approvisionnement et la production des usines d’égrenage2. Ces usines, qui fonctionnaient à environ 40% de leur capacité avant 2016, sont désormais en sous-capacité ; la production ayant dépassé la capacité totale des dix-neuf usines installées, soit 600.000 tonnes. Le Gouvernement a donc autorisé l’installation d’une vingtième usine.

Dans le secteur secondaire, la croissance a été tirée par les secteurs de l’énergie, les BTP et les industries agro-alimentaires et manufacturières. En effet, l’amélioration de l’offre d’énergie électrique par la réhabilitation du parc de production existant a permis de mettre fin aux coupures intempestives de courant (délestage). De même, le Bénin a procédé au lancement d’une nouvelle centrale électrique (Maria-Gléta 2), en août 2019. La capacité de cette dernière est de 127 MW, soit la moitié du besoin énergétique du pays en heure de pointe.

Cette capacité additionnelle a permis de doper l’offre d’énergie électrique et de booster la croissance au niveau du secteur secondaire. Par ailleurs, la mise en œuvre effective du volet infrastructure du PAG a permis de rendre vigoureuse les activités de construction. C’est le cas par exemple du projet Asphaltage qui a permis de bitumer, sur un linéaire total de 200 km, des routes secondaires dans plusieurs villes du Bénin.

C’est aussi le cas des 22 stades communaux actuellement en construction. Il en a résulté une augmentation du chiffre d’affaires des entreprises de BTP entre 2018 et 2019. Ce dynamisme des BTP profite aux industries manufacturières à travers les industries de fabrication de matériaux de construction. De même, la bonne tendance du secteur agricole affecte positivement les performances des industries agroalimentaires.

Dans le secteur tertiaire, l’activité a été marquée, sur la période 2016-2019, par les bonnes performances du Port de Cotonou. En effet, bénéficiant des réformes du Gouvernement, notamment la mise en délégation du Port au Port d’Anvers International, le trafic portuaire s’est amélioré, pour franchir la barre symbolique des dix (10) millions de tonnes métriques en 2018, l’un des plus hauts niveaux de l’histoire. Cette performance, réitérée en 2019, est principalement le résultat d’une amélioration de la gouvernance. Les bonnes performances du Port affectent les autres activités de service telles que les transports, les assurances, les banques et autres services.

Finances publiques

Les finances publiques sont marquées, sur la période 2016-2019, par une hausse des recettes, une maîtrise des dépenses et une tendance baissière du déficit budgétaire. En effet, les recettes publiques sont passées de 745,7 milliards FCFA en 2016 à 1088,0 milliards FCFA en 2019, soit une progression de 46,1%.

Cette amélioration des recettes est soutenue par l’ensemble des régies financières, à travers les diverses réformes dont : i) l’instauration des machines électroniques de facturation de la TVA pour l’amélioration de la collecte de cet impôt ; ii) l’institution de la télé-déclaration et du télépaiement des impôts et taxes pour sécuriser les recettes et améliorer les services aux contribuables ; iii) le lancement de l’e-bilan pour la soumission en ligne des états financiers des entreprises ; iv) le paiement de certains impôts par téléphonie mobile ; v) l’opérationnalisation des structures de conciliation et de médiation en matière de contentieux fiscaux et douaniers ; vi) la réforme de la gouvernance des entreprises publiques de l’État (notamment la mise en délégation de la gestion du Port Autonome de Cotonou et de l’Aéroport de Cotonou à des partenaires de référence mondiale) ; vii) la modernisation des procédures et la mise en œuvre des mesures pour lutter contre la fraude et l’évasion fiscales (Programme de Vérification des Importations, interconnexion des bases de données des administrations des impôts et de la douane, informatisation et dématérialisation des procédures, tracking des véhicules en transit, etc.).