Les actions sociales et la résilience en sécurité alimentaire des ménages vulnérables : cas de la commune de Karimama au Bénin, American Journal Of Innovative Research And Applied Sciences, 2018

Les actions sociales et la résilience en sécurité alimentaire des ménages vulnérables : cas de la commune de Karimama au Bénin, American Journal Of Innovative Research And Applied Sciences, 2018

Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

Auteur : Edoun Emmanuel Guy; Mongbo L. Roch

Organisation affiliée : American Journal of Innovative Research and Applied Sciences.

Type de publication : Article

Date de publication : 2018

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Introduction

Bien que le Bénin soit un pays côtier, la sécurité alimentaire et la malnutrition demeurent un problème dans plusieurs régions où l’incidence de la pauvreté reste très élevée et où les phénomènes naturels tels que les inondations et les sécheresses sont récurrents. Ces risques donnent lieu à des conditions de vie instables et à des niveaux d’incertitude accrus pour les populations locales.

A cause des pressions sociales, économiques, environnementales et politiques au sein de la société, les pratiques pour gérer ces risques échouent car au cœur de nombreuses catastrophes naturelles, on trouve rarement des causes uniques mais plutôt des dimensions et des facteurs interagissant et interdépendants ». Mais lorsque des situations difficiles se présentent, l’être humain trouve des moyens pour se relever.

Certes, les capacités sont différentes d’un individu à un autre, d’un groupe social à un autre mais quoiqu’il en soit, chaque entité possède un bagage de vie qui lui permet d’utiliser des éléments positifs qui l’aideront dans les moments difficiles.

En nous amenant à reprendre du pouvoir sur notre vie et à ne pas rester dans une position de victime après un coup dur, la résilience fait appel à nos ressources, aux parties saines qui existent en nous .

Les stratégies fines et très diversifiées que les populations mettent en place pour prévenir, ou faire face à une crise indiquent leur capacité ou l’espace des capabilités dont dispose des groupes et des individus.

Plus la structure des capabilités sera forte et diversifiée, moins l’individu sera vulnérable. La résilience est un concept composite. Il intègre des facteurs environnementaux, sociaux, économiques, politiques, démographiques, culturels, et de genre dans la description de la capacité à récupérer, à s’adapter et à évoluer dans le sillage des chocs périodiques.

Le concept de résilience aide à repenser conjointement les interventions d’urgence et d’aide au développement pour mieux prendre en compte les dynamiques en présence à plusieurs échelles, les trajectoires longues et les temps courts ainsi que la multiplicité et l’imprévisibilité des chocs que subissent les populations les plus vulnérables.

C’est ce qui explique que les interventions qualifiées de renforcement de la résilience font appel le plus souvent à des transferts de biens (intrants par exemple) ou d’argent dits transferts sociaux ciblés sur des individus ou des ménages. En effet, la fourniture du soutien aux Moyens d’Existence a un impact positif sur l’autonomie des personnes et leur permet de s’assurer leur autosuffisance et de rompre avec les dynamiques de dépendance.

Mais, cet appui se fait, le plus souvent, au détriment des pratiques et dynamiques locales ainsi certaines réponses pouvant augmenter les vulnérabilités des autres. C’est pour corriger cet aspect qu’a émergé le plaidoyer pour coupler les interventions spécifiques de sécurité alimentaire à d’autres telles que des interventions de prévention et gestion des catastrophes naturelles, de réponses au changement climatique prenant en compte les dimensions tant économiques, que politiques, sociales, culturelles et naturelles.

Malgré ces efforts, la détermination de la résilience des ménages en sécurité alimentaire se fait par des approches trop quantitatives qui se focalisent sur les catastrophes naturelles et les solutions en infrastructure physique sans porter l’attention nécessaire sur le vécu subjectif des personnes et l’expérience des acteurs locaux.

Il s’avère important alors de réfléchir aux implications de la prise en compte des systèmes sociaux dans le renforcement de la résilience à la sécurité alimentaire des ménages vulnérables. L’analyse des systèmes sociaux se rapportent aux réalités changeantes des populations locales, leurs savoirs et pratiques en ce qui concerne la gestion des risques et des crises alimentaires, ainsi que des solutions stratégiques à long terme.

À cet égard, renforcer la résilience signifie repenser et transformer les relations et les institutions de telle manière que les acteurs pertinents assument leurs rôles et leurs responsabilités avant, pendant et après les catastrophes naturelles (induites par le climat) dans un environnement toujours changeant.

C’est pour cette raison que cet article se fixe pour objectif d’identifier les systèmes sociaux déterminants la résilience à l’insécurité alimentaire des ménages vulnérables de la commune de karimama; une commune située au Nord-est du Bénin.

Si l’on considère le caractère structurel des crises alimentaires et nutritionnelles dans la Commune et la multitude d’initiatives lancées par un large éventail de partenaires au développement ayant pour objectif lutte contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition, on se rend compte qu’il est nécessaire de trouver les dynamiques socioculturelles qui visent à renforcer la résilience dans la Commune.

L’analyse des actions sociales déterminant la résilience s’articule autour de trois principales idées: l’analyse du paysage des risques dans la commune, la détermination des structures des capabilités des ménages et l’densification des actions sociales des différents acteurs de développement, actions qui participent de la construction de la résilience dans la commune

Dans la Commune de Karimama, les ménages sont soumis à différents types de risque, de nature, de gravité et de périodicité différente. Les facteurs de risques de ménages se présentent sous deux formes: structurelle et conjoncturelle. La connaissance des facteurs de risques permet aux ménages non seulement d’identifier les causes mais aussi de comprendre pourquoi elles sont exposées à ces risques.