Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
Auteur : UNICEF 2016
Type de publication : Rapport
Date de publication : 2016
Lien vers le document original
Chapitre 1 : Les enfants et le développement au Bénin
Le Bénin est un petit pays d’Afrique de l’Ouest d’une superficie de 114 763 km2 et peuplé par 10 008 749 d’habitants dont 51,2 % de femmes selon le Recensement général de la population et de l’habitat de 2013 (RGPH 4).
La population rurale représente 55,4 % de la population totale. La structure par âge de la population a connu une évolution entre le RGPH-2002 et le RGPH-2013 qui s’est traduite par : (i) une baisse de la proportion de la population des groupes d’âges 0-4 ans et 5-9 ans dans la population totale depuis 1992 ; (ii) une augmentation de la proportion de la population des groupes d’âges 10-14 ans, 15-19 ans, 20-24 ans, 30-34 ans, 35-39 ans et 40-44 ans depuis 1992 ; (iii) une baisse de la proportion de la population des groupes d’âges de 60-64 ans et plus.
Le taux de croissance démographique, l’un des plus élevés en Afrique, est passé de 3,25 % à 3,5 % entre 2009 et 2013. Cette croissance démographique est la résultante d’une mortalité en baisse et d’une fécondité toujours élevée.
En effet, le niveau de mortalité des enfants de moins de 5 ans est en baisse depuis 1992 avec un effort remarquable réalisé entre 2002 et 2013 au niveau des trois composantes de la mortalité des moins de 5 ans. En ce qui concerne le nombre moyen d’enfants qu’une femme espère avoir à la fin de sa vie féconde (ISF) en 2013, il est estimé à 4,8 enfants par femme.
La dynamique de la croissance économique au Bénin est, cependant, restée trop lente pour assurer une réduction sensible et durable de la pauvreté, face à une forte croissance démographique. Cette croissance qui ne suit pas le rythme de la croissance démographique subit ainsi une pression élevée de la demande sociale, qui étouffe les efforts non encore soutenus de développement avec comme corollaire l’accroissement de la pauvreté. Ce chapitre présente un aperçu de la situation du pays en termes de pauvreté, de développement humain et d’accès aux services sociaux de base.
En effet, le niveau de mortalité des enfants de moins de 5 ans est en baisse depuis 1992 avec un effort remarquable réalisé entre 2002 et 2013 au niveau des trois composantes de la mortalité des moins de 5 ans. En ce qui concerne le nombre moyen d’enfants qu’une femme espère avoir à la fin de sa vie féconde (ISF) en 2013, il est estimé à 4,8 enfants par femme
- Croissance économique et réduction de la pauvreté
L’économie béninoise repose sur le secteur cotonnier et sur le commerce de transit. Au cours de la dernière décennie, la croissance annuelle était en moyenne d’environ 3,7 %, largement en dessous du taux de 7 % par an jugé nécessaire pour l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) .
La croissance économique n’arrive donc pas à diminuer de manière significative et durable la pauvreté ainsi que les inégalités. En 2015, la proportion de personnes pauvres s’est accrue de 3,9 points, passant de 36,2 % en 2011 à 40,1 % en 2015 (Figure 1). L’écart de pauvreté mesurant la distance moyenne entre le seuil de pauvreté et le revenu moyen des pauvres a connu une aggravation, passant respectivement de0,098 en 2011 à 0,18 en 2015.
Les inégalités parmi les pauvres se sont également accentuées, passant de 0,039 en 2011 à 0,12 en 2015. La pauvreté est un phénomène essentiellement rural, même si elle reste aussi élevée en milieu urbain, avec une prévalence de 35,8 % en zones urbaines et de 43,6 % en zones rurales. Toutefois, l’aggravation de la pauvreté est plus marquée en milieu urbain (4,4 % contre 3,9 % pour le milieu rural)..
Quant à la pauvreté non monétaire estimée par les biens des ménages et les caractéristiques de leur logement, le taux de prévalence est estimé à 28,70 % en 2015 contre 30,16 % en 2011, traduisant ainsi les efforts réalisés en termes d’amélioration dans l’accès aux infrastructures de base. La pauvreté non monétaire reste aussi essentiellement rurale.
La croissance économique n’arrive donc pas à diminuer de manière significative et durable la pauvreté ainsi que les inégalités. En 2015, la proportion de personnes pauvres s’est accrue de 3,9 points, passant de 36,2 % en 2011 à 40,1 % en 2015 (Figure 1). L’écart de pauvreté mesurant la distance moyenne entre le seuil de pauvreté et le revenu moyen des pauvres a connu une aggravation, passant respectivement de0,098 en 2011 à 0,18 en 2015
En plus d’être les plus touchés par la pauvreté non monétaire (à l’image de la pauvreté monétaire), les ménages ruraux ont connu une détérioration de leurs conditions en 2015 par rapport à 2011 (l’incidence est passée de 32,88 % en 2011 à 36,00 % en 2015), contrairement aux ménages urbains qui ont connu une amélioration. De fortes disparités régionales persistent aussi bien pour la pauvreté monétaire que non monétaire.
Sur le plan monétaire, en 2015, sept départements sur douze ont connu une incidence supérieure à la moyenne nationale. Ainsi, la pauvreté a touché plus de 40 % de la population dans les départements de l’Atacora (42,33 %), de l’Atlantique (41,34 %), des Collines (47,20 %), du Couffo (49,31 %), de la 14 UNICEF BÉNIN Donga (42,48 %), du Mono (46,83 %) et du Zou (42,80 %). À l’opposé, les autres départements ont connu une incidence de pauvreté en dessous de la moyenne nationale ; c’est le cas notamment du Littoral et de l’Ouémé qui ont affiché une incidence de plus de douze points en moins par rapport au niveau national.
Une analyse approfondie de la pauvreté au Bénin menée en 2014 permet une meilleure compréhension des caractéristiques et de la dynamique de la pauvreté (monétaire et non monétaire) au Bénin de 2006 à 2011. La taille du ménage constitue un facteur de vulnérabilité, tandis que le niveau d’éducation permettrait de réduire la probabilité d’être pauvre, la pauvreté étant plus sévère dans les ménages avec un chef de famille sans instruction. Le rapport montre aussi que la pauvreté au Bénin a tendance à être plutôt de nature temporaire que permanente.
- Développement humain et défis liés à l’accès aux services sociaux de base
Le Bénin a un indice de développement humain (IDH) de 0,480 en 2014 et est classé 166e sur 188 pays inclus dans le classement. Cet indice s’est amélioré par rapport à 2013 (l’IDH de 2013 était de 0,477), mais en dépit de ces améliorations, l’IDH du Bénin reste largement en dessous de la moyenne d’Afrique subsaharienne qui est de 0,518.
La figure 3 présente les performances du pays dans les secteurs de l’éducation et de la santé comparées à d’autres pays de la sousrégion, en fonction du PIB par habitant. Si les chiffres concernant l’achèvement au primaire et le taux de mortalité des moins de 5 ans sont relativement meilleurs que dans beaucoup de pays de la région, les chiffres sont alarmants en ce qui concerne l’insuffisance pondérale, avec une prévalence parmi les plus élevées de la sous-région. Certains pays tels que le Liberia, la Gambie ou encore le Togo, réalisent, avec un PIB par habitant inférieur, des taux d’insuffisance pondérale beaucoup moins élevés que le Bénin.
Ces progrès peuvent s’expliquer par l’augmentation significative des dépenses d’éducation du Bénin, à travers entre autres l’introduction de la gratuité des frais de scolarité. Cependant, malgré ces améliorations, le système éducatif reste confronté à des défis liés à l’accessibilité, l’équité et la qualité, avec des taux d’achèvement du primaire bas, et un taux important de redoublement qui représente pourtant une des causes de l’abandon scolaire.
D’importantes disparités liées au genre, à la localisation géographique, à l’âge au début de l’année scolaire, au niveau d’instruction de la mère et au niveau de bien-être économique persistent. Santé et nutrition de l’enfant. Les maladies durant la petite enfance peuvent avoir un impact important sur le développement de l’enfant.
Au Bénin, le paludisme, les infections respiratoires aiguës (IRA) et les maladies gastro-intestinales demeurent parmi les principales causes de mortalité et de morbidité chez l’enfant. Malgré les efforts du Gouvernement (entre autres, la gratuité de la césarienne, la gratuité de la prise en charge du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes), les risques pour la santé de l’enfant et de la mère restent élevés.
Le taux de mortalité des moins de 5 ans est de 115 pour mille en 2014. Les risques de mortalité et de morbidité sont amplifiés par la malnutrition, qui reste un fléau national. En 2014, 34 % des enfants de moins de 5 ans étaient atteints de malnutrition chronique et 18 % d’insuffisance pondérale. Quant à la mortalité maternelle, elle est de 347,2 décès pour 100 000 naissances vivantes .
Les risques concernant la santé reproductive sont amplifiés par la fécondité précoce qui est un facteur de risque pour la mère et l’enfant. Le taux de fécondité chez les adolescentes de 15 à 19 ans était de 9,4 % en 2014. En plus d’augmenter le risque de décès et de morbidité maternels et infantiles, la fécondité précoce a un effet néfaste sur le taux de scolarisation des jeunes filles, ce qui est inquiétant étant donné que le niveau d’éducation des mères est fortement lié à l’incidence et à l’intensité des privations subies par leurs enfants, perpétuant ainsi les privations de génération en génération.
Les risques concernant la santé reproductive sont amplifiés par la fécondité précoce qui est un facteur de risque pour la mère et l’enfant. Le taux de fécondité chez les adolescentes de 15 à 19 ans était de 9,4 % en 2014.
La qualité des soins de santé ainsi que l’inaccessibilité financière demeurent les principales causes du déficit d’utilisation des services de santé. Eau et assainissement. En 2014, 72 % de la population béninoise ont utilisé une source améliorée d’eau de boisson (77 % en milieu urbain et 68 % en milieu rural).
Quant à l’assainissement, les chiffres sont plus alarmants, avec à peine 33 % de la population ayant accès à des installations sanitaires améliorées en 2014. La situation est pire en milieu rural (16 % contre 53 % en milieu urbain). L’accès limité à l’eau potable et à un assainissement adéquat augmente les risques de maladies chez l’enfant, notamment les risques de diarrhée, et dégrade l’état nutritionnel de l’enfant. Protection de l’enfant.
Elle touche plusieurs aspects de la vie de l’enfant. Pour les nourrissons et les jeunes enfants, l’enregistrement des naissances est considéré comme un moyen fondamental de garantir le droit inaliénable de bénéficier d’une identité et d’une nationalité dès sa naissance, et d’être considéré comme un membre à part entière de la société. En 2014, il a été effectif pour un peu plus de huit enfants de moins de 5 ans sur dix (85 %). Mais ils ne sont que 75 % à détenir un certificat de naissance. Il en résulte que des défis restent à relever pour assurer que tous les enfants détiennent effectivement leurs certificats de naissance.