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Auteur : Roch Edgard GBINLO
Site de publication : CEDRES
Type de publication : Article
Date de publication : Mars 2023
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INTRODUCTION
Au Bénin, les émissions totales de dioxydes de carbone ont augmenté au cours des cinq dernières années. Ces émissions sont passées de 5,80 mégatonnes (MT) en 2015 à 8,14 MT en 2019 avant de descendre à 7,34 en 2020. Il est classé en 2020, 65e pays dans le classement des pays par émission de dioxydes de carbone, composé de 184 pays dans lequel les pays sont classés du moins polluant au plus polluant.
Selon les mêmes sources, les émissions de CO2 en 2021 ont augmenté de 0,602 mégatonnes, soit une augmentation de 7,5% par rapport à 2020. Les émissions de CO2 par habitant au Bénin, ont augmenté en 2021, où elles ont été de 0,69 tonnes par habitant. Au cours de la dernière période, le Bénin, a émis 0,2 kilos pour chaque 1 000 $ de PIB, le même qu’en 2020.
Dans ce contexte, l’ouverture commerciale et les IDE contribuent-ils à l’amélioration de la qualité de l’environnement au Bénin ou au contraire à sa dégradation (pollution) ? En d’autres termes, il s’agit de vérifier empiriquement la validité de l’hypothèse de paradis de pollution et l’hypothèse de Halo de pollution au Bénin.
REVUE DE LA LITTÉRATURE
La relation entre l’environnement et les entrées d’IDE est largement discutée dans la littérature autour de deux hypothèses : l’hypothèse du paradis de la pollution et celle du halo de pollution. La première hypothèse postule que les entreprises mondiales sous-traitent les industries à forte intensité de pollution dans des pays où la main-d’œuvre est bon marché et les réglementations environnementales laxistes.
L’hypothèse du halo de pollution indique que les entreprises multinationales transfèrent de nouveaux processus de production, des compétences de gestion et des technologies plus vertes au pays hôte en se conformant au cadre international des normes environnementales, contribuant ainsi à une réduction des émissions de carbone du pays hôte. Ces hypothèses ont servi de socle pour l’analyse de l’effet des IDE sur l’environnement dans la plupart des travaux.
L’hypothèse du paradis de la pollution soutient qu’en raison du transfert des grandes industries à forte pollution et à haut niveau de consommation dû aux entrées des IDE, que ces derniers peuvent entraîner une forte augmentation des émissions de polluants. En se basant sur cette hypothèse, les travaux comme ceux d’Ali Nasir et al. , Liu et Lan ont confirmé que les entrées d’IDE aggravent la pollution environnementale.
Tests diagnostiques
Dans le long terme l’ouverture commerciale affecte positivement et significativement la qualité de l’environnement, c’est-à-dire les échanges commerciaux ne sont plus de nature à accroître les émissions du CO2 mais par contre les réduire. Ainsi l’ouverture commerciale, loin d’augmenter à long terme le niveau d’émission du CO2, elle sera un moyen d’amélioration de la qualité de l’environnement c’est-à-dire contribue à la réduction des émissions du CO2. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’à long terme, l’ouverture commerciale pourrait contribuée à un renouvellement du capital existant (installation, équipements, etc.) polluant par des technologies plus propres (investissements directs étrangers).
C’est ce qui expliquerait l’effet positif et significatif des IDE à long terme. Ces différents résultats montrent qu’à long terme l’hypothèse de havre de pollution semble être infirmée pour le Bénin.
Conclusion et implications de politiques économiques
Les résultats révèlent qu’il existe une interaction significative entre les variables d’intérêt. En particulier, le résultat des tests indique que tous les indicateurs ont des interrelations à long terme. En outre, les résultats de l’ARDL montrent que l’ouverture commerciale a un effet positif significatif sur la qualité de l’environnement à long terme. Les résultats montrent également qu’à long terme les IDE contribuent à l’amélioration de la qualité de l’environnement en réduisant les émissions de dioxyde de carbone.
Ces résultats sont cohérents avec les conclusions de Zhu et al. (2019) qui fait valoir que la structure économique, et en particulier la performance ont un impact positif sur les émissions de CO2 à long terme. Les résultats de cette étude montrent clairement que l’accroissement du taux d’urbanisation se traduira par une augmentation de la demande de l’énergie de consommation et a exacerbé la dégradation de l’environnement.
Au regard de ces résultats, il est indispensable de renforcer la politique environnementale pour développer à travers les IDE la mise en place des industries moins polluantes et pour ce faire, acquérir des technologies respectueuses de l’environnement. En outre, il parait important de mettre en œuvre une politique énergétique favorisant le développement et la promotion des énergies renouvelables au Bénin pour accompagner l’urbanisation afin de réduire ces effets néfastes sur la qualité de l’environnement.