Mono

Mono

Le département du Mono compte six (06) communes (Lokossa, Athiémé, Bopa, Houéyogbé, Comé et Grand-Popo). Il est situé au Sud-Ouest du Bénin. Ce département couvre une superficie totale de 1605 km². Sa population est de 497.243 habitants en 2013 avec une densité de 310 hab/km². Lokossa est le Chef-Lieu de département. Il est limité au Nord par le département du Couffo, au Sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par le département de l’Atlantique et à l’Ouest par la République du Togo. Le Mono est peuplé d’Adja, fon, Xwla, mina, sahouè, kotafon, ayizo, etc.

Aperçu socio-historique du Département du Mono

Au cours des mois qui ont suivi la reddition de Béhanzin et son départ en exil le 11 février 1894, les autorités françaises se sont dépêchées de prendre possession, non seulement de l’ancien royaume d’Abomey, mais aussi, de tous les territoires que le souverain Abomé en convoitait. Ainsi, le 22 juin 1894, le ministre des Colonies publia l’arrêté n° 118 réglementant l’administration de la colonie du Dahomey et Dépendances.

Aux termes des dispositions de l’article 1er dudit arrêté, « la colonie du Dahomey et Dépendances est divisée politiquement et administrativement en trois parties distinctes : les territoires annexés, les territoires protégés et les territoires d’action politique ». Au nombre des territoires annexés et mentionnés à l’article 2 de l’arrêté précité, figure entre autres Grand-Popo, premier et unique cercle du Mono. Il était limité à l’ouest par les Etablissements allemands du Togo, au nord par la lagune de Ouidah, à l’est par la rivière Aroh (entendez Aho), au sud par l’océan Atlantique.

Pour bien signifier aux populations locales que le pouvoir a vraiment changé de camp, le ministre des Colonies a fait inscrire dans l’arrêté que le cercle est dirigé par un administrateur ayant sous ses ordres les chefs indigènes de cantons et de villages.

L’administration territoriale au Bénin a connu plusieurs évolutions dans la perspective de la recherche d’une organisation territoriale pouvant répondre à la préoccupation souhaitée de développement. Ainsi de 1955 à nos jours, différentes réformes de l’administration territoriale se sont succédées et qui ont façonné le paysage territorial de notre pays. La période de 1904 à 1955 a connu une administration territoriale imposée par le colon français où le territoire du Dahomey était divisé en Cercles, Subdivisions et Cantons. Ces différentes entités territoriales étaient dirigées par des chefs nommés par l’Administration coloniale et s’occupaient principalement de la supervision de la collecte des impôts et des travaux forcés.

Situation géographique

Le Département du Mono constitue une des douze entités du découpage administratif de la République du Bénin opéré par la loi n°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l’administration territoriale. D’une superficie de 3800 km2, ils se situent dans le Sud-Ouest du territoire national entre d’une part, les sixième (6e) et septième (7e) degrés de latitude Nord et, d’autre part, les premier (1er) et deuxième (2e) degrés de longitude Est.

Ils sont limités :

Au Nord-Est par les départements du Zou ;

Au Sud par une façade maritime de quarante kilomètres (40 km) environ sur l’Océan Atlantique ;

A l’Est par la succession de plans d’eau formée par la vallée du fleuve Couffo, le lac Ahémé et la rivière Aho qui en constituent la frontière avec le département de l’Atlantique.

A l’Ouest par le Togo avec 90 km de frontière naturelle formée par une partie du fleuve Mono. Le climat du département du Mono est de type subéquatorial. Il est caractérisé par une alternance annuelle de saisons sèches et de saisons pluvieuses. Les niveaux annuels moyens de précipitations varient entre 1.160 mm au Nord et 850 mm au Sud. Du point de vue topographique, on distingue dans le département du Mono, les régions de plateaux, les moyennes et les basses vallées, la grande dépression des Tchi qui n’est rien d’autre que le prolongement de celle de la Lama, la zone littorale avec la mer, les deltas, les lagunes, les lacs, les marécages et les cordons littoraux, le réseau hydrographique est formé par le fleuve Mono ainsi que ses affluents et défluents, la lagune de Grand-Popo, les lacs Toho et Ahémé et la rivière Aho.

On peut distinguer dans le département du Mono, cinq (05) types de sols qui sont déterminants pour les exploitations agricoles et la végétation. Il s’agit des des sols ferrugineux tropicaux de texture limono-sableuse et d’aptitude culturale limitée, des terres de barre des plateaux dont les caractéristiques physico-chimiques en font des zones de prédilection pour les cultures vivrières, des vertissols de la dépression des Tchi communément appelés terres noires assez difficiles à mettre en culture en dépit de leur fertilité à cause de leur texture argileuse lourde et peu perméable à l’eau, des sols alluviaux et colluviaux des vallées du fleuve Mono, très riches, de temps et temps exposés aux flux et aux déflux du fleuve, terrains de prédilection des cultures maraîchères, des sols sablonneux du cordon littoral peu fertiles, propices aux plantations de cocotiers.

En général, la végétation dominante est le fourré arbustif dense et la palmeraie vignoble. Il existe une forêt classée à Houéyogbé et des forêts galeries le long des cours d’eau et des forêts claires avec quelques ceiba SPP, preuve de la dégradation de la forêt naturelle.

Caractéristiques démographiques

La population du département du Mono est de 497.243 habitants.

Cette population est très jeune dans la mesure où la classe d’âge de 0 à 14 ans représente plus de 50% de l’effectif total. L’exode rural est très marqué surtout chez les hommes valides. Ainsi, de 90 femmes pour 100 hommes dans la tranche d’âge de 0 à 14 ans, on passe à 161 femmes pour 100 hommes dans la tranche d’âge de 15 à 24 ans. Les groupes ethniques installés dans le département du Mono sont très nombreux.

Les plus remarqués sont :

Les Fon et les Kotafon installés surtout dans les localités de Lokossa et d’Athiémé ;

Les Sahouè, les Houéda et les Houla se rencontrent le long du lac Ahémé et de la région côtière ;

Les Ouatchi dans les régions de Comé et Grand-Popo ;

Les Tchi sur les terres noires de la dépression du même nom ;

Les Mina qu’on retrouve dans la région d’Agoué.

Activités économiques

L’économie du département du Mono repose encore essentiellement sur les activités du secteur primaire. Trois (03) grosses unités (l’usine de Possotomè, la SITEX et la CBT) et une moyenne du nom Eden localisée à Séhou-Gbato dans la commune de Bopa constituent leur tissu industriel. La principale source de revenus des populations du département du Mono reste l’agriculture qui occupe plus de 37% de la population active.

L’agriculture pratiquée est de type traditionnel, avec des instruments rudimentaires et une spécialisation dans les cultures vivrières, notamment le maïs. Le régime foncier constitue un handicap sérieux à l’exploitation des terres.

L’exploitation moyenne par paysan dans le département couvre deux (02) hectares non compris les friches, les jachères et les palmeraies. Le mode d’exploitation des terres est basé sur la culture itinérante sur brûlis avec une jachère de moins en moins longue en raison de la forte pression démographique.

L’élevage est une activité secondaire dans le département du Mono. Les rares paysans éleveurs ne possèdent que de la volaille et quelques têtes d’ovins, caprins et porcins de race locale. L’élevage des bovins est marginal.

La pêche qui occupe plus de 50.000 personnes devient de moins en moins attractive, de moins en moins rémunératrice parce qu’elle subit d’une part, les contre coups de la surexploitation des plans d’eau continentaux et, en mer, ceux d’une concurrence déloyale des chalutiers utilisant des techniques de pointe et d’autre part parce que le phénomène d’ensablement et d’envasement des plans d’eau est très accentué.

Sur le plan des infrastructures

L’inventaire du réseau routier dans le département du Mono se présente comme suit :

– 125 km de routes nationales bitumées ;

– 98,81 km de routes nationales inter Etat bitumées ;

– 304,31 km de routes nationales en terre ;

– 701 km de pistes rurales.

Ce qu’on peut retenir est que le réseau routier ne se porte pas bien. En dehors des pistes rurales qui sont difficilement praticables, il y a les pistes récemment classées routes nationales pour lesquelles une mise au gabarit est nécessaire afin de rendre les actions d’entretien efficaces. Il s’agit surtout des travaux d’entretien périodique pour lesquels les budgets font défaut.

De 1996 à 2004, beaucoup d’infrastructures routières ont été réalisées par les Services des Travaux Publics.

Réseaux Electrique et Hydraulique. Tous les chefs-lieux des Communes du département du Mono sont électrifiés ainsi que plusieurs gros villages.

En ce qui concerne l’eau potable, à côté du réseau d’adduction d’eau de la Société Nationale des Eaux du Bénin qui alimente déjà tous les chefs-lieux des Communes et quelques grosses agglomérations, différents projets d’hydrauliques permettent de fournir progressivement l’eau potable à la population. Le taux de desserte actuelle dans le département du Mono est de 51%.

Atouts touristiques

En dépit des potentialités que recèlent le département du Mono dans le domaine, le tourisme n’est pas développé. Néanmoins, des privés nationaux et étrangers investissent dans ce créneau porteur. C’est le cas à Possotomè, Grand-Popo, Avlo et Lokossa.

Par ailleurs, quelques sites touristiques sont susceptibles d’être valorisés. Il s’agit du belvedère de Bopa, de la Bouche du Roy, des plages du littoral du Mono, de l’étang de Djetto, des gîtes d’hippopotames dans la Commune de Lokossa.

L’artisanat est encore peu développé mais il contribue pour beaucoup à la résorption du chômage. Ce secteur d’activités utilise des potières, des sculpteurs, des tisserands, des forgerons, des armuriers, des tailleurs, des coiffeurs et coiffeuses, des couturières, des menuisiers, des mécaniciens auto, des maçons, des électriciens, des plombiers. Depuis 1992, les artisans du département du Mono sont organisés et affiliés à la Fédération Nationale des Artisans du Bénin.

Organisation administrative

La Réforme de l’Administration Territoriale (RAT), l’un des six projets prioritaires de la Réforme Administrative dont l’objectif est entre autres de promouvoir la gouvernance à la base, est assurée à deux niveaux à savoir, l’Administration Départementale et les Collectivités Locales Décentralisées.

Au niveau du Département du Mono, comme à l’instar des autres Départements du Territoire National, l’organisation et le fonctionnement des services déconcentrés de l’Etat sont tels que définis par le décret portant organisation et fonctionnement des Départements ministériels dont ils relèvent.

On dénombre dans le Mono, quarante-trois (43) services déconcentrés de l’Etat qui sont respectivement dirigés par un responsable.

Mise en œuvre depuis 2003 au Bénin, la Réforme de l’Administration Territoriale a abouti non seulement à la scission de l’ancien département du Mono en deux départements (le département du Mono et le département du Couffo) mais aussi à la création des collectivités locales décentralisées, constituant le seul niveau de décentralisation. Dans le département, 6 communes de droit commun ont été donc créées. Il s’agit de :

Commune d’Athiémé : Superficie: 238Km2, 05 arrondissements et 61 villages et quartiers de ville.

Commune de Bopa : Superficie: 365Km2.

Commune de Comé : Superficie: 163Km2, 04 arrondissements et 51 villages et quartiers de ville.

Commune de Houéyogbé : Superficie : 290Km2.

Commune de Grand-Popo : Superficie : 289Km2, 07 arrondissements et 60 villages et quartiers de ville.

Commune de Lokossa (Chef-lieu): Superficie : 260Km2, 05 arrondissements et  65 villages et quartiers de ville.


Sources

Site officiel du gouvernement

Historique du GI-MONO – GI-Mono – Groupement Intercommunal du Mono

Département du Mono – Ministère de la Décentralisation et de la gouvernance locale (decentralisation.gouv.bj)